L’homologation définitive par les autorités américaines du vaccin de Pfizer/BioNTech contre le Covid-19, lundi, pousse plusieurs institutions à rendre la vaccination obligatoire. C’est le cas notamment pour les forces armées américaines et le personnel des écoles dans la ville de New York.
La vaccination obligatoire contre le Covid-19 gagne du terrain aux États-Unis après l’homologation définitive du vaccin Pfizer/BioNTech, lundi 23 août, par l’Agence américaine des médicaments (FDA). Ce vaccin, qui bénéficiait depuis décembre 2020 d’une autorisation d’urgence, est désormais complètement approuvé pour toutes les personnes de 16 ans et plus. Il continue à être disponible pour les enfants et adolescents de 12 à 15 ans sous cette autorisation conditionnelle, a précisé la FDA.
Cette homologation définitive va permettre à plusieurs institutions d’imposer la vaccination à ses membres, en limitant les craintes de recours légaux. Première conséquence visible, le Pentagone a annoncé dans la foulée que tous les membres des forces armées américaines devraient être vaccinés.
“Maintenant que le vaccin de Pfizer a été approuvé, le ministère va diffuser une directive imposant à tous les personnels engagés de se faire vacciner”, a déclaré lundi le porte-parole militaire, John Kirby.
Le maire de New York, Bill de Blasio, a également réagi en imposant la vaccination à tous les employés du département de l’éducation. Près de 150 000 salariés devront ainsi recevoir au moins une dose du vaccin contre le Covid-19 d’ici au 27 septembre.
Il ne sera pas possible de choisir d’être testé chaque semaine à la place.
“Nous savons que cela va aider à s’assurer que tout le monde est en sécurité”, a-t-il déclaré aux journalistes.
“Centaines de milliers de pages”
L’autorisation complète de la FDA se fonde sur des essais cliniques comprenant quelque 20 000 personnes de 16 ans et plus ayant reçu le vaccin et 20 000 ayant reçu un placebo.
Environ 12 000 ont été suivies pendant au minimum six mois, précise l’agence.
“Nous avons évalué les données scientifiques et les informations incluses dans des centaines de milliers de pages” et “conduit notre propre analyse de la sûreté et de l’efficacité” du vaccin, a détaillé Peter Marks, responsable scientifique au sein de la FDA. Il a précisé que le processus de production du vaccin avait également été vérifié, y compris via des visites d’usines.
L’autorisation comprend un avertissement sur un risque accru de myocardite, une inflammation du muscle cardiaque, après la vaccination, a précisé l’agence américaine. Ce risque est plus élevé chez les jeunes hommes, dans les sept jours suivant la deuxième injection.
Tests cliniques pour les enfants
La cheffe de la FDA, Janet Woodcock, a cependant affirmé que les enfants de moins de 12 ans ne devaient pas encore être vaccinés avec ce vaccin. L’agence américaine attend en effet davantage de données d’essais cliniques pour cette tranche d’âge.
Pfizer a annoncé en mars avoir débuté des essais sur des milliers d’enfants âgés de 6 mois à 11 ans qui se poursuivent actuellement. Si les résultats s’avèrent concluants, Pfizer espère être le premier à déposer une demande d’autorisation en urgence du vaccin pour les 5-11 ans en septembre.
Plus de 200 millions de personnes, soit près de 61 % de la population américaine, ont reçu au moins une dose de vaccin – en majorité du sérum de Pfizer/BioNTech.
Deux autres vaccins, ceux de Moderna et de Johnson & Johnson, sont autorisés en urgence aux États-Unis.
(Avec AFP)