Selon les autorités de la bande de Gaza, 41 civils, dont un enfant, ont été blessés samedi par des tirs israéliens, lors de heurts à la frontière entre l’enclave palestinienne et Israël. Un policier israélien a également été “grièvement blessé” par des tirs provenant de la bande de Gaza, a rapporté l’armée israélienne.
Une quarantaine de Palestiniens ont été blessés, samedi 21 août, dont un enfant grièvement, par des tirs israéliens lors de heurts à la frontière séparant Israël de la bande de Gaza, selon les autorités de l’enclave. L’armée israélienne a également rapporté un blessé grave dans ses rangs.
À la suite de ces affrontements, l’État hébreu a annoncé avoir mené des raids aériens contre “quatre sites de fabrication d’armes et de stockage appartenant à l’organisation terroriste Hamas”, mouvement au pouvoir à Gaza.
D’après l’armée israélienne et des témoins, des soldats israéliens ont ouvert le feu sur des jeunes manifestants qui lançaient des engins incendiaires et tentaient d’escalader la barrière israélienne, trois mois exactement après l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu ayant mis fin à une guerre de 11 jours entre Israël et le Hamas.
“Quarante-et-un civils ont été blessés”, dont un enfant de 13 ans qui se trouve dans un état critique après avoir été touché à la tête, a indiqué dans un communiqué le ministère de la Santé à Gaza. Selon le Hamas, “des milliers” de personnes ont participé aux manifestations.
De son côté, l’armée israélienne a rapporté qu’un policier avait “été grièvement blessé” par des tirs provenant de l’enclave sous blocus.
“Son état est critique et sa vie est en danger”, a rapporté la police des frontières, à propos de ce tireur d’élite de 21 ans.
Gaz lacrymogènes et pneus brûlés
L’armée israélienne a indiqué à l’AFP que “plusieurs centaines d’émeutiers” avaient tenté de franchir la barrière en lançant des “projectiles explosifs”.
L’armée a eu recours à des gaz lacrymogènes tandis que des manifestants brûlaient des pneus.
Elle a expliqué avoir “répondu par des moyens de dispersion antiémeute, y compris, si nécessaire, par des tirs à balles réelles”.
Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, a affirmé à la télévision qu’il s’agissait “d’événements extrêmement sérieux qui donneront lieu à une réponse”.
Peu après cette déclaration, l’armée israélienne a annoncé dans un communiqué que ses avions de combat avaient frappé “quatre sites de fabrication d’armes et de stockage” du Hamas, et qu’elle avait renforcé en hommes son contingent de Gaza. Aucune victime du raid aérien n’a été rapportée dans l’immédiat.
Les manifestants répondaient à un appel du Hamas à marquer le 52e anniversaire de l’incendie à Jérusalem de la mosquée Al-Aqsa, troisième lieu saint de l’islam.
“La mosquée Al-Aqsa est une ligne rouge. Notre peuple résistera avec force à toute attaque qui la viserait”, a affirmé le Hamas dans un communiqué.
Une aide à la reconstruction en attente
Israël et le Hamas se sont livré une guerre éclair de 11 jours en mai. Les quelques deux millions de Palestiniens qui vivent dans l’enclave paupérisée et sous blocus israélien depuis près de 15 ans attendent toujours la reconstruction de Gaza après les bombardements de mai.
Alors que des dizaines de millions de dollars d’aide qatarie destinés à Gaza sont bloqués par Israël depuis mai, l’État hébreu a annoncé jeudi un nouveau système de distribution de cet argent, qui se fera désormais par l’intermédiaire de l’ONU.
Lundi, pour la première fois depuis le cessez-le-feu, une roquette a été tirée depuis Gaza vers Israël. Le projectile a été intercepté par le bouclier antimissile “Dôme de fer”, selon l’armée israélienne.
Pendant plus d’un an à partir de mars 2018, des rassemblements hebdomadaires ont eu lieu à Gaza pour réclamer la fin du blocus et “le droit au retour” des Palestiniens poussés à l’exil lors de la création d’Israël en 1948 ; 350 Palestiniens ont été tués par des tirs de soldats israéliens.
Avec AFP