Emmanuel Macron a confirmé, jeudi, que l’exécutif se préparait à organiser une campagne de rappel vaccinal anti-Covid “à la rentrée” pour “les plus fragiles et les plus âgés”. Cette annonce intervient après l’appel du patron de l’OMS à un moratoire sur ces doses de rappel pour pouvoir mettre ces vaccins à disposition des pays qui n’ont pu immuniser qu’une partie infime de leur population.
La France mettra en place à la rentrée une campagne vaccinale de rappel de vaccin anti-Covid-19 en administrant une troisième dose aux personnes ayant reçu les premières injections en tout début d’année, au début de la campagne vaccinale, a annoncé, jeudi 5 août, Emmanuel Macron.
“Nous nous préparons, comme les autres pays européens, à faire cette troisième dose pour les personnes qui sont les plus âgées et les plus fragiles. Et nous le ferons à partir de la rentrée”, a annoncé le chef de l’État dans une vidéo publiée sur Instagram.
Le président avait déjà annoncé le 12 juillet le principe d’une campagne de rappel à la rentrée pour les plus vulnérables, comme le font d’autres pays.
Le périmètre exact des personnes qui se verront proposer un rappel vaccinal à la rentrée devrait faire l’objet d’un arbitrage “la semaine prochaine”, a annoncé mardi le ministère de la Santé. Actuellement, la troisième dose n’est préconisée que pour les personnes immunodéprimées, telles que celles ayant reçu une greffe.
Un moratoire sur les doses de rappel demandé par l’OMS
Cette annonce a été faite au lendemain d’un appel du patron de l’OMS à un moratoire sur les doses de rappel des vaccins anti-Covid pour pouvoir mettre ces doses à disposition des pays qui n’ont pu immuniser qu’une partie infime de leur population.
“Nous avons un besoin urgent de renverser les choses : d’une majorité de vaccins allant dans les pays riches à une majorité allant dans les pays pauvres”, a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, ajoutant que le moratoire devrait durer “au moins jusqu’à la fin septembre”, lors d’un point de presse de l’OMS à Genève.
Le patron de l’agence onusienne dénonce depuis des mois l’inégalité vaccinale. Au 5 août, les pays à faible revenu n’avaient administré en moyenne que 1,7 dose de vaccin pour 100 habitants, contre 101 doses pour 100 habitants dans les pays à revenu élevé, selon un décompte de l’AFP.
Il réagissait au fait que l’Allemagne et Israël ont annoncé des campagnes pour une troisième dose (pour les vaccins qui nécessitent deux doses initiales) ou “booster dose”.
En mai, le docteur Tedros avait lancé un défi : vacciner 10 % de la population dans tous les pays du monde d’ici septembre. “Pour y arriver il nous faut la coopération de tout le monde, en particulier la poignée de pays et d’entreprises qui contrôlent la production mondiale de vaccins”, a souligné le docteur Tedros.
Il en a notamment appelé aux groupes pharmaceutiques pour favoriser le système Covax, un système international mis en place pour tenter justement de lutter contre l’inégalité vaccinale et notamment aider 92 pays pauvres à immuniser leur population.
Pour l’heure, Covax n’arrive pas à remplir sa mission faute de doses et n’a pu distribuer qu’une petite fraction de ce qui était initialement prévu.
Sur les 4 milliards de ces doses injectées dans le monde, 80 % sont allés à des pays à revenu élevé ou moyen, alors qu’ils représentent moins de 50 % de la population mondiale.
Le docteur Bruce Aylward, chargé de Covax au sein de l’OMS, a reconnu que fin septembre était un objectif ambitieux qui ne sera peut-être pas atteint.
Avec AFP et Reuters