Kevin Mayer apparaît comme l’une des chances les plus sérieuses de médaille pour la France en athlétisme à Tokyo. À 29 ans, le décathlonien détenteur du record du monde du nombre de points inscrits dans la discipline aura à cœur, mercredi et jeudi, de finir sur la première marche. Ce sera sans compter sur la concurrence du Canadien Damian Warner.
Kevin Mayer entre en piste. L’athlète français a débuté le décathlon aux JO de Tokyo, mercredi 4 août, une discipline exigeante composée de dix épreuves – 100 m, saut en longueur, lancer de poids, saut en hauteur, 400 m, 110 m haies, lancer de disque, saut à la perche, lancer de javelot et 1 500 m – dont il reste encore le recordman mondial aujourd’hui (avec 9 126 points inscrits en 2018).
“Je ne peux rien vous promettre, mais sachez que je mettrai mes tripes sur cette piste”, a déclaré l’athlète français sur Twitter avant le début des épreuves. Après la déception à la perche, mardi, avec Renaud Lavillenie – une décevante 8e place qui s’explique notamment à cause de sa blessure à la cheville à l’échauffement –, Kevin Mayer est l’autre tête d’affiche à pouvoir batailler pour ramener une médaille d’or à l’athlétisme français.
Pour ce rendez-vous, le décathlonien a effectué une préparation ces derniers mois dans des conditions parfois extrêmes : afin de s’acclimater aux températures étouffantes de Tokyo, il a passé quinze jours à Dubaï (Émirats arabes unis) en juin. “C’était un stage élevé en terme d’intensité et de quantité avec des conditions plus dures qu’à Tokyo”, a expliqué le Français à l’AFP. “On s’est rendu compte que la chaleur ne me posait pas du tout de soucis.”
“L’idée était de s’échapper du quotidien et essentiellement de voir comment Kevin pouvait supporter la chaleur, abonde Alexandre Bonacorsi, son ami d’enfance qui gère le relevé de ses performances. “À Dubaï, il faisait très chaud, entre 40 et 50 degrés tous les jours avec un fort taux d’humidité. Mais le programme des séances est resté globalement le même que d’habitude, avec toutefois plus de volume parce que l’on était loin de la compétition.”
Lors de cette quinzaine à Dubaï, Kevin Mayer a aussi pu se rassurer sur son état physique : il a pu constater que sa lésion au mollet gauche, faite au départ d’un 110 m haies en mai à Montpellier, n’était plus qu’un mauvais souvenir.
La menace Damian Warner
Malgré une bonne préparation pour Tokyo, le décathlonien français est arrivé en terre japonaise avec des incertitudes, ayant connu plusieurs déceptions ces dernières années. Comme le rappelle L’Équipe, Kevin Mayer a eu un “zéro pointé en longueur à l’Euro-2018 et un abandon sur blessure à l’ischio aux Mondiaux-2019 de Doha”. Sans oublier que depuis son record du monde de 2018, il n’a achevé qu’un seul décathlon – à la Réunion, en décembre 2020, où il s’est qualifié pour les JO de Tokyo en réalisant le 4e meilleur score de sa carrière (8 552 points).
À cela s’ajoute la concurrence du décathlonien canadien Damian Warner. Ce dernier, à 31 ans, a réalisé 8 995 points cet hiver. Un score qui, s’il était réédité à Tokyo, devrait pousser le Français à livrer l’une de ses meilleures performances dans la course à la médaille d’or. À Tokyo, le Canadien était en tête après les deux premières épreuves du décathlon – 1er au 100 m et 1er au saut en longueur, Kevin Mayer terminant respectivement 9e et 5e.
Mais le Français a déjà connu des rivaux de haut niveau : il y a cinq ans, il avait été à la lutte face à la légende américaine de la discipline, Ashton Eaton – ancien recordman du nombre de points, médaille d’or aux JO de Londres en 2012, puis de Rio en 2016… devant Kevin Mayer. Mais le décathlonien américain a, depuis, pris sa retraite (en 2017). Et aujourd’hui, il ne tarit pas d’éloge à propos de l’athlète français, ayant déclaré récemment à son sujet : “Kevin Mayer est le meilleur dans toute l’histoire du décathlon.” Un hommage qui vaut de l’or.