Le président Ashraf Ghani a imputé, lundi, la dégradation de la situation militaire en Afghanistan à la “brusque” décision des États-Unis de retirer cet été l’ensemble des soldats américains du pays.
Alors que les combats se poursuivent en Afghanistan entre l’armée nationale et les Taliban, le président Ashraf Ghani impute, dans un discours prononcé lundi 2 août, la dégradation de la situation militaire dans le pays au “brusque” retrait des troupes américaines.
“La situation actuelle est due à la brusque décision” de Washington, a déclaré le président afghan lors d’un discours au Parlement, sur fond d’offensive tous azimuts des Taliban. Après avoir conquis de vastes zones rurales au cours des trois derniers mois, à la faveur du retrait définitif des troupes étrangères, les insurgés ont resserré ces derniers jours leur étau sur trois grandes villes du pays.
Évoquant un processus de paix “importé”, Ashraf Ghani a également accusé Washington d’avoir poussé à “la destruction de la République” et la “légitimation” des Taliban en négociant directement avec eux à Doha, des pourparlers ayant abouti début 2020 à un accord prévoyant le départ des troupes étrangères d’Afghanistan.
>> À voir : Afghanistan : les femmes menacées par l’avancée des Taliban
Dans son discours, le président a affirmé avoir préparé un plan sur six mois visant à endiguer l’avancée des Taliban, sans toutefois donner de détails.
Zabihullah Mujahid, un porte-parole des Taliban, a qualifié sur Twitter les propos du président afghan d'”absurdités”.
Les forces afghanes n’ont jusqu’ici opposé qu’une faible résistance à l’avancée des Taliban et ne contrôlent plus pour l’essentiel que les principaux grands axes et les capitales provinciales.
Mais alors que le retrait des forces internationales est quasiment achevé, des combats urbains opposent depuis plusieurs jours forces afghanes et Taliban dans Lashkar Gah, une des trois capitales provinciales afghanes sous la menace directe des insurgés.
Ceux-ci affrontent également les forces afghanes dans les faubourgs de Kandahar et d’Hérat, deuxième et troisième villes les plus peuplées du pays.
Avec AFP