Le 4 août 2020, une double explosion au port de Beyrouth faisait plus de 200 morts et 6 000 blessés. À l’origine de la catastrophe, 2 700 tonnes de nitrate d’ammonium, un composé qui sert d’engrais, mais aussi un agent explosif très puissant, entreposé sans précaution. Cette tragédie est vécue par les Libanais comme le symbole de la crise politique, sociale et économique dans laquelle s’enfonce leur pays depuis des années. Et malgré les promesses des dirigeants, cette tragédie n’a rien changé.
Les images impressionnantes de la double explosion au port de Beyrouth ont fait le tour du monde sur les réseaux sociaux, en quelques minutes. Les habitants ont exprimé leur sidération face à l’ampleur des dégâts dans cette capitale défigurée. Elle a ensuite laissé place à la colère de tout un pays, face à une catastrophe qui aurait pu être évitée.
Par-delà le deuil, les Libanais exigent du changement, et ils ne sont pas les seuls. Deux jours après la catastrophe, Emmanuel Macron se rend à Beyrouth pour apporter “un message de solidarité et de fraternité” aux Libanais, mais aussi proposer des réformes… Un an après, ce renouveau de la classe politique libanaise n’a pas eu lieu.
Les dirigeants se sont révélés incapables de s’entendre pour former un nouveau gouvernement et l’enquête officielle sur les explosions n’a toujours pas abouti. Pour le premier anniversaire de la catastrophe, nos reporters Cyril Payen et Bilal Tarabey sont retournés sur les lieux, dans cette ville meurtrie, qui ne parvient pas à panser ses plaies. Ils y ont notamment rencontré Mehyeddin Lazkani, fils d’une victime des explosions, l’écrivain Charif Majdalani et l’ancienne cantatrice Cosette Sader Khairallah, qui confient leur désarroi face à la situation dans laquelle se trouve la capitale libanaise.