Le parti de Yassine Ayari a annoncé que le député tunisien, critique du chef de l’État, avait été arrêté vendredi par des forces de sécurité. L’élu avait dénoncé sur les réseaux sociaux le coup de force du président Kaïs Saïed comme un “coup d’État militaire”.
Le mouvement politique tunisien Espoir et travail a annoncé, vendredi 30 juillet, que le député Yassine Ayari avait été arrêté dans la journée par des forces de sécurité, après avoir dénoncé sur les réseaux sociaux un “coup d’État militaire” du président Kaïs Saïed.
Député indépendant et ex-blogueur, Yassine Ayari a été condamné à plusieurs reprises ces dernières années pour des publications sur les réseaux sociaux, notamment critiques de l’armée. Lancé en 2019, son mouvement politique a annoncé dans un bref communiqué son arrestation, selon lui par des agents de la sécurité présidentielle sans la présentation d’un ordre judiciaire.
Contactés par l’AFP, le service de la communication de la présidence de la République et le porte-parole du parquet étaient injoignables.
Dans une publication sur Facebook, sa femme a affirmé, de son côté, que son mari avait été arrêté d’une façon violente.
Aucune source officielle n’a accepté de s’exprimer sur cette arrestation.
Cette arrestation survient cinq jours après que le président Kaïs Saïed a gelé le Parlement pour 30 jours, levé l’immunité de tous les députés et limogé le Premier ministre Hichem Mechichi.
Connu pour ses prises de position tranchantes
“C’est un coup d’État militaire”, avait écrit sur sa page Facebook Yassine Ayari, connu pour ses prises de position tranchantes. Pour lui, les mesures du président représentent “un renversement de la Constitution et du pacte social en utilisant l’armée”.
Yassine Ayari, 30 ans, ancien blogueur actif sous la censure lors du soulèvement populaire ayant chassé Ben Ali du pouvoir en 2011, avait été élu député de la circonscription de l’Allemagne en 2017, puis de la première circonscription de la France en 2019.
Il avait été condamné en 2018 à trois mois de prison pour une publication Facebook qui critiquait l’armée. Le 27 mars dernier, il avait également été condamné à 16 jours de prison pour une autre publication de blog. Il n’a pas purgé cette peine.
En 2015, ce fils d’un colonel tué en 2011 lors des premiers affrontements contre des groupes terroristes dans le pays avait passé plus de quatre mois en prison après qu’un tribunal militaire l’avait reconnu coupable d’outrage au haut commandement de l’armée sur les réseaux sociaux.
Avec AFP