Un premier groupe d’Afghans ayant aidé l’armée américaine en Afghanistan est arrivé aux États-Unis vendredi, a annoncé le président Joe Biden. Washington s’était engagé à évacuer ces ressortissants, craignant des représailles de la part des Taliban dans un contexte de retrait des forces étrangères.
Un premier groupe d’Afghans qui a travaillé pour les États-Unis en Afghanistan est arrivé vendredi 30 juillet sur le sol américain, a annoncé le président Joe Biden. Washington avait annoncé mi-juillet sa volonté d’évacuer les Afghans qui ont aidé l’armée américaine ainsi que leurs familles pour les protéger de possibles représailles des Taliban après l’achèvement du retrait des troupes internationales.
“Aujourd’hui est un jalon important : nous continuons de tenir notre promesse à l’égard des milliers d’Afghans qui ont servi main dans la main avec les soldats et diplomates américains ces 20 dernières années en Afghanistan”, a déclaré Joe Biden dans un communiqué.
Ce premier vol transportait environ 200 personnes et a atterri dans la nuit de jeudi à vendredi aux États-Unis, a précisé à la presse à Kaboul le chargé d’affaires américain en Afghanistan, Ross Wilson. “Ces arrivées sont les premières avant de nombreuses autres, nous travaillons rapidement” pour mettre hors de danger ces citoyens afghans, a précisé le président américain.
20 000 Afghans concernés
Ces passagers devaient être accueillis sur une base militaire pour y subir des examens médicaux et terminer les démarches administratives avant d’être installés dans le pays, avait indiqué jeudi Russ Travers, un responsable du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.
“Ils ont tous subi de rigoureux contrôles de sécurité, menés par les services de renseignement, le département d’État et celui de la Sécurité intérieure”, a-t-il précisé à la presse.
Au total, 2 500 Afghans ayant travaillé pour les États-Unis – notamment comme interprètes pour l’armée américaine – ont jusqu’ici franchi toutes les étapes en vue de l’obtention d’un visa d’immigration spécial (SIV).
Selon certaines estimations, environ 20 000 Afghans sont susceptibles de pouvoir bénéficier de ce visa, ce qui pourrait porter le nombre d’Afghans à évacuer du pays à 100 000, familles incluses.
Entamé début mai, le retrait définitif des quelque 10 000 soldats de l’Otan, dont 2 500 américains, est quasiment achevé. Il doit être terminé avant le 31 août, selon Joe Biden. À la faveur de ce retrait, les Taliban ont lancé une offensive tous azimuts et se sont emparés ces trois derniers mois de vastes zones rurales du pays.
Les forces afghanes n’ont opposé jusqu’ici qu’une faible résistance et ne contrôlent plus pour l’essentiel que les capitales provinciales et les principaux grands axes, laissant entrevoir le spectre d’une victoire militaire des Taliban et leur retour au pouvoir.
Les Taliban ont gouverné l’Afghanistan entre 1996 et fin 2001, quand une coalition internationale menée par les États-Unis les a chassés du pouvoir après leur refus de livrer Oussama ben Laden, dans la foulée des attentats du 11 septembre.
Avec AFP