Le boxeur français Mourad Aliev s’est qualifié sans problème à Tokyo pour les quarts de finale en battant le Tadjik Siyovush Zukhurov aux points (5–0). Arrivé en France à l’âge de six ans, ce poids-lourd originaire de Russie marche sur les traces de son prédécesseur Tony Yoka, champion olympique à Rio.
Pour son premier combat à Tokyo, Mourad Aliev a réalisé un combat net et sans bavure. Le boxeur français a frappé fort, jeudi 29 juillet, en battant nettement aux points le Tadjik Siyovush Zukhurov en huitièmes de finale des + 91 kg.
“J’ai montré à mes coéquipiers que j’ai ouvert le bal”, a-t-il réagi sur l’antenne de France Télévisions après sa victoire. “Je suis ici pour gagner. Je ne suis pas ici pour profiter du village et des Jeux. Pour moi, c’est un tournoi comme un autre.”
“Je ne peux que réussir dans la vie”
Du haut de ses 2,01 m et avec ses 105 kg, il en faut beaucoup pour déstabiliser ce grand gaillard. Né de parents azéris à Moscou, il a une grande capacité d’adaptation. À l’âge de six ans, il quitte la Russie pour s’installer en France avec ses parents désireux de lui offrir une meilleure vie. “On est venus comme tous les étrangers : en camion !”, a-t-il raconté sur le site de l’équipe de France olympique. “Moi, je ne m’en rappelle pas. C’est assez flou (…) C’est une période que je préfère oublier. Ma vie, en fait, elle commence après tout ça. Je suis un fils d’immigré et je ne peux que réussir dans la vie.”
Son père, boxeur, lui transmet sa passion et l’entraîne. “Il s’est sacrifié pour moi. Je le voyais, il venait m’entraîner alors qu’il était fatigué. On s’entraînait deux fois par jour. Il me disait : ‘Tu vas y arriver, tu vas aller au Jeux olympiques’. Je n’en serai pas là aujourd’hui sans mon père”, confie-t-il avec reconnaissance.
Mais le chemin n’a pas été si facile. Mourad Aliev n’a découvert le haut niveau que tardivement, à 24 ans. “J’ai fait deux ans à l’Insep et quand le numéro 1 s’est blessé, j’ai pris sa place et j’ai pu me qualifier pour les championnats d’Europe à Minsk, à l’occasion des Jeux européens, où j’ai fini 2e”, raconte-t-il. “Chacun a sa destinée. Le soleil ne brille pas pour tout le monde au même moment. Mon destin a fait que j’étais là au bon moment. Et là, je suis à Tokyo alors que ça ne fait que quatre ans que je suis Français.”
“Le loup blanc”
Depuis, beaucoup voient en lui le successeur de Tony Yoka, champion olympique français en 2016 à Rio dans la même catégorie. Tous deux ont une taille avantageuse et sont gauchers. Mais pour celui que l’on surnomme “le loup blanc” en raison de ses origines du Caucase, la comparaison s’arrête là. ” Il a son histoire, j’ai la mienne. Lui, c’est Tony Yoka, moi c’est Mourad Aliev”, a-t-il insisté auprès journal L’Équipe.
Au lendemain de son 26e anniversaire, il sera opposé dimanche 1er août en quart de finale au Britannique Frazer Clarke. Ce boxeur, d’une autre trempe que son adversaire tadjik, a déjà croisé sa route. Il l’avait battu en juin dernier en finale du tournoi de qualification olympique.
Si Mourad Aliev l’élimine il sera assuré d’une médaille. Sur le cinq boxeurs Français qualifiés pour les JO, seuls trois sont encore en lice (Billal Bennama, Sofiane Oumiha et Mourad Aliev).