En prison depuis 2015, Ibrahim Zakzaky et sa femme ont été acquittés mercredi, selon l’avocat du dirigeant chiite. Ils étaient accusés du meurtre d’un soldat lors de manifestations qui avaient éclaté lors d’une procession religieuse.
Le dirigeant de la minorité chiite du Nigeria, Ibrahim Zakzaky, et sa femme, accusés de meurtre et emprisonnés depuis 2015, ont été acquittés mercredi 28 juillet par le tribunal de Kaduna, dans le nord du pays, et ont été libérés, a-t-on appris auprès de son avocat.
“La Cour a relaxé et acquitté le cheikh Ibrahim Zakzaky et sa femme de toutes les accusations portées contre eux. Ils ont été libérés aujourd’hui”, a déclaré à l’AFP l’un de ses avocats, Sadau Garba. “Nous allons certainement demander des dommages et intérêts au gouvernement de l’État de Kaduna pour toutes les privations et les souffrances subies par notre client”, a-t-il ajouté.
Le dirigeant chiite et sa femme “doivent maintenant rentrer chez eux, se reposer et répondre à leurs besoins médicaux urgents”, a-t-il poursuivi. Contacté par l’AFP, l’avocat général du tribunal de Kaduna n’était pas joignable mercredi en début de soirée.
Accusés du meurtre d’un soldat en 2015
Ibrahim Zakzaky, fondateur du Mouvement islamique du Nigeria (Min), était détenu avec son épouse Zeenah Ibrahim depuis décembre 2015, après que des violences ont éclaté pendant une procession religieuse. L’armée avait tiré, faisant plus de 350 morts, pour la plupart des chiites non armés, selon des organisations de défense des droits de l’Homme.
Ibrahim Zakzaky et sa femme étaient notamment accusés du meurtre d’un soldat lors de ces manifestations.
Fin 2016, un tribunal fédéral avait jugé illégale la détention du chef religieux et ordonné sa libération. Mais cette décision n’avait jamais été exécutée.
Le Min, apparu comme un mouvement étudiant en 1978 avant de se muer en groupe révolutionnaire, est aujourd’hui encore proche de Téhéran et suscite une grande hostilité au Nigeria, où l’élite musulmane sunnite ne cache pas ses affinités avec l’Arabie saoudite. Les manifestations du groupe sont régulièrement matées dans le sang.
Avec AFP