Uta et Hifumi Abe sont frère et sœur. Les deux Japonais sont surtout, dans leur catégorie respective, au sommet du judo mondial. Dimanche, dans la mythique salle Nippon Budokan, ils ont pour objectif de remporter la médaille d’or le même jour dans ce sport roi au Japon.
Il est double champion du monde, elle est double championne du monde. Au Japon, la fratrie Hifumi et Uta Abe sont bien connus. Dimanche 25 juillet, leur saine rivalité fraternelle pourrait les porter jusqu’à la gloire olympique alors que, hasard de la programmation olympique, ils monteront sur les tatamis le même jour.
Dans le mythique Nippon Budokan, c’est Uta, double championne du monde, qui ouvrira les hostilités chez les moins de 52 kg. Hifumi, lui aussi double champion du monde, enchaînera chez les moins de 66 kg.
Et qui sait s’ils auraient cette même carrière individuelle sans cette émulation familiale. “On s’encourage en permanence. Et même si nous n’en parlons pas directement, on peut le ressentir sans utiliser de mots”, a récemment expliqué Uta.
Privilège de l’aîné, c’est Hifumi qui a le premier foulé les tatamis, il avait 6 ans et sa sœur cadette de 3 ans l’a rejoint peu après. Le judo n’était pourtant une évidence pour eux, leur père Koji, pompier de métier, les voyant plutôt jouer du piano.
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Mais la petite Uta était déterminée, d’autant qu’elle a vite montré quelques prédispositions. Certains lui prédisaient même plus d’avenir que son frère avec le kimono, même si les deux dominaient régulièrement leurs adversaires dans les catégories jeunes.
Champion du monde en même temps à Bakou
Chez les seniors, il en fut de même. En 2017, Hifumi remporte son premier titre mondial. L’année suivante il récidive, rejoint par sa sœur pour un doublé doré à Bakou.
“Mon objectif, à Bakou, plus que de remporter un second titre consécutif, était que nous gagnions tous les deux, le frère et la sœur,” avait expliqué Hifumi au moment de ce double sacre. “Quand ma sœur a gagné, je suis ensuite monté sur le tatami pour la finale encore plus motivé”, ajoutait-il à l’époque.
Malheureusement pour eux, aux Mondiaux-2019, Hifumi a dû se contenter de la médaille de bronze laissant sa sœur seule au sommet de la hiérarchie mondiale.
Une famille en or ?
Maintenant c’est aux JO et dans leur pays qu’ils veulent réussir ce doublé, même si Uta semble avoir pris le dessus sur son frère en matière de potentiel, lui qui doit sa qualification olympique à un match de barrage inouï de 24 minutes contre le champion du monde Joshiro Maruyama en décembre dernier.
Et après avoir été dans l’ombre de son frère, Uta est maintenant celle qui brille. Elle a enchaîné 48 succès consécutifs contre des adversaires non-japonaises sur les tatamis.
Mais elle n’oublie pas l’importance de son frère. “Je n’aurais pas pu réaliser tout cela sans mon frère aîné. Je ne sais même pas si j’aurais pu commencer le judo sans lui.”
Les deux se concentrent maintenant sur leur double rêve olympique : être sacrés le même jour. Et pour montrer leur ambition commune, Hifumi a posté un message de Nouvel an on ne peut plus clair sur les réseaux sociaux : “En 2021, nous gagnerons deux médailles d’or aux Jeux olympiques de Tokyo en tant que frère et sœur”.
Avec AFP