Le candidat de la gauche radicale Pedro Castillo a été proclamé vainqueur de la présidentielle par l’autorité électorale péruvienne, lundi soir. Sa rivale, Keiko Fujimori, qui avait crié à la fraude à l’issue du scrutin il y a plus d’un mois, a fini par accepter sa défaite.
Le candidat de la gauche radicale, Pedro Castillo, a été proclamé lundi 19 juillet vainqueur de l’élection présidentielle au Pérou par l’autorité électorale, plus d’un mois après le scrutin du deuxième tour qui l’opposait à la candidate de la droite populiste Keiko Fujimori.
“Je proclame président de la République José Pedro Castillo Terrones”, a déclaré le président du Jury national des élections (JNE), Jorge Luis Salas, lors d’une brève cérémonie virtuelle.
L’autorité électorale chargée d’examiner les recours a ainsi confirmé les résultats délivrés il y a plusieurs semaines par l’Organe national du processus électoral (ONPE).
À l’issue du dépouillement de 100 % des bulletins de vote, l’ONPE avait donné Pedro Castillo, 51 ans, vainqueur avec 50,12 % des voix, contre 49,87 % des suffrages à sa rivale, Keiko Fujimori, 46 ans. Selon les résultats validés par le JNE, Pedro Castillo l’emporte avec 44 263 voix d’avance sur la fille de l’ancien président Alberto Fujimori (1990-2000).
“Au nom de ma famille, je voudrais saluer les autorités électorales (…) saluer également les partis politiques qui ont participé à cette fête démocratique”, a lancé Pedro Castillo, peu après la proclamation, devant des centaines de partisans réunis au siège de son parti Peru Libre à Lima. “Chers compatriotes, mon cœur est ouvert à chacun d’entre vous !”, a ajouté l’ancien instituteur, depuis le balcon du siège du parti, arborant son traditionnel chapeau blanc, typique de sa province natale de Cajamarca (nord).
Keiko Fujimori reconnaît les résultats
Peu avant l’annonce du résultat définitif, Keiko Fujimori, qui avait insinué début juillet qu’elle ne reconnaîtrait pas la victoire de son concurrent, a fait volte-face lors d’une conférence de presse.
“Aujourd’hui, j’annonce qu’en remplissant mes engagements, mon engagement envers tous les Péruviens (…) envers la communauté internationale, je vais reconnaître les résultats car c’est ce qu’exigent la loi et la Constitution que j’ai juré de défendre”, a-t-elle déclaré. “J’appelle les Péruviens à ne pas baisser les bras et à mettre en œuvre une défense démocratique” en cas de gouvernement de Pedro Castillo, a aussi avancé Keiko Fujimori, visée par une enquête pour des pots-de-vin présumés lors de ses campagnes présidentielles de 2011 et 2016, où elle a échoué au second tour. Elle a déjà effectué 16 mois de détention préventive et risque 30 ans de prison.
La mission d’observation de l’OEA, les États-Unis et l’Union européenne ont estimé que le scrutin au Pérou avait été libre et transparent.
Pedro Castillo prendra ses fonctions le 28 juillet, jour de l’expiration du mandat du président intérimaire Francisco Sagasti.
Avec AFP