Le parquet de Paris a annoncé, mardi, l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur l’utilisation du logiciel espion israélien Pegasus afin d’espionner des journalistes français. Une annonce qui fait suite à la plainte déposée la veille par Mediapart et deux de ses journalistes.
Une longue liste d’infractions. Le parquet de Paris a annoncé, mardi 20 juillet, l’ouverture d’une enquête pour espionnage de journalistes avec le logiciel espion israélien Pegasus, suite à la plainte déposée la veille par Mediapart et deux de ses journalistes. Les magistrats vont notamment enquêter sur l’infiltration de téléphones pour le compte de l’État marocain, qui conteste les accusations publiées dans la presse.
Plusieurs médias dont Le Monde, le Guardian et le Washington Post ont révélé, dimanche, que le fondateur de Mediapart, Ewdy Plenel, et la journaliste de son média, Lénaïg Bredoux, avaient été espionnés par les services secrets marocains.
À la suite de ces révélations, “une plainte a été déposée lundi par les deux journalistes et la société éditrice de Mediapart”. Le parquet de Paris a donc ouvert ce jour une enquête des chefs d’atteinte à l’intimité de la vie privée, accès frauduleux à des systèmes technologiques et association de malfaiteurs, entre autres, annonce le procureur de la République, Rémy Heitz, dans un communiqué.
Cette enquête a été ouverte pour une longue liste de dix infractions dont “atteinte à la vie privée”, “interception de correspondance”, “accès frauduleux” à un système informatique et “association de malfaiteurs”.
Le Canard Enchaîné également visé
Le Canard Enchaîné, lui, aurait été visé notamment à travers son ancienne collaboratrice Dominique Simmonnot, aujourd’hui contrôleure générale des lieux de privation de liberté, qui a également annoncé qu’elle allait saisir personnellement la justice.
D’après l’enquête publiée dimanche, le logiciel Pegasus a été utilisé par plusieurs pays à travers le monde pour des tentatives de piratage, dont certaines ont réussi, de smartphones appartenant à des responsables gouvernementaux, des journalistes et des défenseurs des droits de l’Homme.
NSO assure que son logiciel est destiné seulement aux services de renseignement gouvernementaux et aux agences de maintien de l’ordre afin de les aider à lutter contre le crime et le terrorisme.
Avec Reuters et AFP