En pleine offensive des Taliban en Afghanistan, un nouveau round de pourparlers entre le gouvernement afghan et les insurgés s’est achevé dimanche à Doha, au Qatar, sans progrès significatif. Les deux camps se sont “à peine mis d’accord” pour tenter “d’éviter des victimes civiles”, selon le médiateur qatari, bien loin du cessez-le-feu espéré.
Le chef des Taliban a répété, dimanche 18 juillet, rester “résolument favorable à un règlement politique” en Afghanistan, mais un nouveau round de négociations avec des représentants du gouvernement afghan à Doha au Qatar, s’est achevé sans progrès significatif, en pleine offensive des insurgés.
Les pourparlers entamés en septembre n’ont abouti jusqu’ici à aucun accord même si les deux parties ont indiqué dimanche soir dans un communiqué conjoint, s’être accordées sur le besoin de trouver une “solution juste” et de se rencontrer à nouveau “la semaine prochaine”.
Le médiateur qatari Moutlaq al-Qahtani a pour sa part affirmé que les deux camps s’étaient “à peine mis d’accord” pour tenter “d’éviter des victimes civiles”, bien loin du cessez-le-feu espéré.
“Au lieu de compter sur les étrangers, résolvons nos problèmes entre nous (Afghans) et sauvons notre patrie de la crise qui prévaut”, avait déclaré dans la matinée le chef des Taliban Hibatullah Akhundzada, ajoutant que “malgré l’avancée et les victoires militaires (…) nous restons résolument favorables à un règlement politique (…) Nous sommes, de notre côté, déterminés à trouver une solution via des discussions, mais le camp d’en face continue de perdre du temps”.
Pas de trêve pour l’Aïd
Ces dernières années, les insurgés avaient parfois annoncé des trêves à l’occasion de fêtes musulmanes mais le message du chef des Taliban ne fait aucune mention d’un cessez-le-feu à l’occasion de l’Aïd al-Adha, fête musulmane du Sacrifice qui dure trois jours à partir du 20 juillet.
Dans son message, le chef des Taliban déroule une série d’engagements d’un futur “Émirat islamique” au pouvoir à Kaboul.
L’Émirat islamique était le nom du régime Taliban qui dirigea l’Afghanistan entre 1996 et 2001 et en fut chassé par une coalition internationale menée par les États-Unis, après son refus de livrer le chef d’Al-Qaïda, Oussama ben Laden, dans la foulée des attentats du 11-Septembre.
Offensive tous azimuts
Lancée début mai, à la faveur du début du retrait définitif des forces étrangères du pays, l’offensive des Taliban n’a rencontré qu’une faible résistance de la part des forces afghanes et leur a permis de s’emparer de vastes territoires ruraux d’Afghanistan et d’importants postes-frontières avec l’Iran, le Turkménistan, le Tadjikistan et le Pakistan.
Les combattants pro-gouvernement afghan ont mené 244 opérations, tuant 967 combattants insurgés, dont des commandants clés, a déclaré dimanche le porte-parole des forces de sécurité afghanes Ajmal Omar Shinwari.
“Nous avons repris 24 districts jusqu’à présent, notre objectif est de reprendre tous les territoires. Nous sommes prêts à défendre notre pays”, a-t-il ajouté devant la presse.
Privées du crucial soutien aérien américain, les forces du gouvernement afghan ne contrôlent plus que les axes majeurs et les capitales provinciales.
Certaines sont encerclées par les insurgés mais ceux-ci n’ont pas lancé d’offensive majeure contre ces villes, à l’exception d’une brève incursion en juillet dans Qala-i-Naw, capitale de la province de Badghis, dont ils ont été chassés après plusieurs jours de combats.
Avec AFP