Alors que les combats font rage en Afghanistan, une centaine de personnes ont embarqué samedi à Kaboul à bord d’un vol spécialement affrété par le gouvernement français à destination de Paris. Parmi elles, des ressortissants français mais aussi des Afghans ayant travaillé pour la France.
Un vol spécial affrété par le gouvernement français pour ramener ses ressortissants qu’il avait appelés mardi à quitter l’Afghanistan a décollé de Kaboul samedi 17 juillet, dans la matinée, à destination de Paris, selon des journalistes de l’AFP.
Une centaine de passagers ont embarqué sur ce vol, pour moitié des ressortissants français, pour l’autre des Afghans ayant travaillé pour la France en Afghanistan – à l’ambassade ou dans des organismes français – et leurs familles, selon une source diplomatique.
L’ambassadeur de France en Afghanistan, David Martinon, était présent à l’aéroport pour saluer notamment les employés afghans de l’ambassade.
Pas d’autre vol prévu
“C’est vraiment difficile de quitter l’Afghanistan, parce que d’un côté, c’est mon pays, ma patrie, je quitte mes parents, ma famille, mes proches (…). J’ai passé toute ma vie ici en Afghanistan”, a déclaré à l’aéroport Baker Ahmad Arefi, un Afghan employé depuis 2006 par l’ambassade de France à Kaboul. “Mais d’autre part, la situation m’oblige vraiment à quitter l’Afghanistan parce que ces derniers mois, la vie est devenue dangereuse. Entre les deux, il fallait choisir, donc j’ai choisi de quitter l’Afghanistan et de partir pour la France.”
La France avait appelé mardi tous ses ressortissants à quitter l’Afghanistan “en raison de l’évolution de la situation sécuritaire dans le pays et compte tenu des perspectives à court terme” et affrété ce vol pour “permettre le retour de l’ensemble de la communauté française”.
L’ambassade de France en Afghanistan avait averti mardi qu'”aucun vol spécial supplémentaire ne pourra être affrété” et qu’elle ne serait “plus en mesure d’assurer la sécurité du départ” des ressortissants ayant choisi de rester.
Entre 60 et 100 Français enregistrés au consulat de France en Afghanistan ont choisi de ne pas prendre ce vol, a confié une source proche du dossier à Paris. La représentation diplomatique française à Kaboul reste ouverte et continue de fonctionner dans l’immédiat.
>> À lire aussi : “Départ d’Afghanistan : l’anxiété croissante des ex-employés de l’armée française”
Les personnels afghans de l’ambassade, ceux des institutions qui en dépendent, ainsi que ceux de l’ONG française Amitié franco-afghane (Afrane), ont été évacués ces dernières semaines vers la France, en vertu du droit d’asile, a indiqué David Martinon dans son discours à l’occasion de la fête nationale du 14-Juillet.
Les Taliban ont lancé une offensive tous azimuts contre les forces afghanes début mai, quand les forces étrangères, présentes depuis 20 ans dans le pays, ont entamé leur retrait définitif, prévu pour s’achever d’ici la fin août.
Ils se sont emparés de vastes territoires ruraux face à des forces afghanes qui, privées du crucial soutien aérien américain, n’ont opposé jusqu’ici qu’une faible résistance et ne contrôlent plus essentiellement que les grands axes et les capitales provinciales.
Les insurgés se sont rendus récemment maîtres de plusieurs districts de provinces voisines de Kaboul, laissant craindre qu’ils n’attaquent prochainement la capitale et son aéroport, seule voie de sortie de la ville pour les étrangers.
Avec AFP