Depuis la victoire sur la 1re étape de Julian Alaphilippe, les coureurs français courent après la victoire sur le Tour de France. Et si le 14 juillet, date qui réussit historiquement aux Bleus, était la bonne au col du Portet ?
David Gaudu s’est sans doute imaginé sur la plus haute marche du podium quand il est parvenu à décramponner ses compagnons d’échappée dans le col du Portet-d’Aspet, à 36 kilomètres de l’arrivée. Raté ! Il n’a jamais rattrapé Patrick Konrad et la France attend toujours une deuxième victoire tricolore sur l’édition 2021 du Tour de France.
Depuis la première étape et le feu d’artifice inaugural de Julian Alaphilippe, les Français peinent à enflammer le Tour. Le champion du monde, malgré de multiples échappées, n’arrive pas à concrétiser une deuxième fois. Les sprinteurs Arnaud Démare, Bryan Coquard et Nacer Bouhanni ont dû quitter le Tour, ce dernier après être monté sur le podium trois fois. Restent les grimpeurs David Gaudu (Groupama-FDJ) et Guillaume Martin (Cofidis), qui peinent à ramener une victoire d’étape qu’ils chassent avec assiduité.
Or, dans l’histoire du Tour de France d’après-guerre, le 14 juillet a souvent souri aux coureurs tricolores. Sur les 67 étapes disputées un jour de fête nationale depuis 1947, 18 ont été remportées par des Français, soit un pourcentage de victoire de près de 27 %.
Cette année avec une arrivée jugée au sommet du col du Portet, il faudra regarder du côté des grimpeurs David Gaudu et Guillaume Martin pour espérer voir un vainqueur français. À moins qu’un baroudeur tricolore ne parte de loin pour créer la surprise.
• Warren Barguil en 2017
Il est le dernier tricolore en date à avoir remporté une étape du 14 juillet. Maillot à pois de meilleur grimpeur sur les épaules, le Breton remporte sa première victoire sur le Tour de France à Foix en se montrant plus rapide qu’Alberto Contador, Nairo Quintana et Mikel Landa. Il peut savourer sa revanche : quelques jours plus tôt, il avait été devancé de quelques millimètres par Rigoberto Uran à Chambery.
• David Moncoutié en 2005
Avant cela, la France avait connu douze ans de disette le jour de sa fête nationale. En 2005, c’est David Moncoutié qui avait tiré un feu d’artifice pour le 14 juillet. Dans une étape de moyenne montagne entre Briançon et Digne-les-Bains, le grimpeur de la formation Cofidis, présent dans l’échappée du jour, s’isole en tête à 37 km de l’arrivée. Il ne sera jamais repris. Derrière lui, un autre Français s’empare de la deuxième place, Sandy Casar, pour un doublé tricolore.
• Richard Virenque en 2004
Cette année-là, Richard Virenque remporte l’étape à Saint-Flour au bout d’une échappée qui aura durée 208 km. Il s’empare alors du maillot à pois qu’il emmène jusqu’à Paris pour la septième fois. Six ans après l’affaire Festina où il fut mis en cause, le Varois tient sa revanche. Il raccroche à la fin de la saison, à 35 ans.
• Laurent Jalabert en 2001 et en 1995
Le 14 juillet 1995, Laurent Jalabert évolue quasiment à domicile. Il s’impose en solitaire dans la montée finale de Mende, en haut de la côte de Croix-Neuve (3 km à 10 %). Une côte qui sera d’ailleurs renommée “montée Laurent Jalabert” en 2005.
Six ans plus tard, rebelote pour le Tarnais. Il remporte l’étape du 14 juillet entre Strasbourg et Colmar.
• Laurent Brochard en 1997
Deux ans avant l’affaire Festina, l’équipe qui a donné son nom à cette affaire de dopage est à son apogée. Laurent Brochard son coéquipier Richard Virenque sont à l’avant avec l’Allemand Jan Ulrich et l’Italien Marco Pantani. Laurent Brochard réussit à s’imposer. Tous ces coureurs seront rattrapés par le dopage dans leur carrière.
• Bernard Thévenet en 1975 et en 1970
Cette année-là, la légende Eddy Merckx est en quête de son sixième Tour de France. “Le cannibale” pensait y parvenir mais trouve sur sa route le Français. Ce dernier prend le pouvoir lors de la montée finale de Pra-Loup, où il dépasse le Belge. Il gagnera finalement sa première Grande boucle cette année-là.
Il l’avait déjà gagné un 14 juillet pour son premier Tour en 1971.
• Jacques Anquetil en 1964 et 1961
Quintuple vainqueur du Tour de France, le Normand Jacques Anquetil a levé les bras à deux reprises le 14 juillet à chaque fois lors d’un contre-la-montre. La première fois en 1961 lors d’un très long chrono de 74,5 entre Bergerac et Périgueux. La second en 1964 lorsqu’il remporte la dernière demi-étape de cette édition entre Versailles et Paris pour conclure de la plus belle des manières son cinquième maillot jaune.
Ils se sont aussi imposés un 14 juillet après-guerre : Vincent Barteau (1989), Mariano Martinez (1980), Bernard Labourdette (1971) Raymond Delisle (1969), Roger Pingeon (1968), Jean Bourles (1957), Jean Robic (1953), Émile Idée (1949).