Les violences et pillages se multiplient depuis vendredi en Afrique du Sud après l’incarcération de l’ancien président Jacob Zuma. Les autorités évoquent plus d’une trentaine de morts.
Le bilan des violences et pillages qui frappent l’Afrique du Sud depuis plusieurs jours est passé à 32 morts mardi 13 juillet, après l’annonce de 22 morts supplémentaires dans la province du Kwazulu-Natal, dans l’est du pays.
Le bilan dans cette province, où ces violences ont commencé vendredi, est passé à 26 morts, a annoncé Sihle Zikalala lors d’une conférence de presse. Il faut ajouter à ce bilan les six morts dans l’agglomération de Johannesburg, confirmés lundi soir par le président Cyril Ramaphosa.
Sihle Zikalala a notamment évoqué le fait que plusieurs de ces décès avaient eu lieu lors de “bousculades dans ce contexte d’émeutes”, sans préciser de lieu.
Des hommes jeunes et des enfants à la recherche de nourriture et d’objets à revendre
Les images des pillages ont montré des foules compactes et désordonnées, chacun se précipitant pour récupérer téléviseurs géants, vélos pour enfant, sièges de bureau, couches, conserves… Tout ce qui peut être emporté.
Dans les magasins pillés et mis à sac, les premiers émeutiers, souvent des hommes jeunes, ont été rejoints par toutes les autres franges de la population, y compris des enfants, à la recherche de nourriture ou d’équipements à revendre, dans un contexte économique dégradé par les restrictions mises en place fin juin pour contrer une troisième vague meurtrière de pandémie de coronavirus.
Les forces de l’ordre, visiblement en minorité, ont tiré des balles en caoutchouc pour disperser les mouvements de foule, suscitant la course paniquée de fuyards sur les parkings de centres commerciaux. Ou dans les rues des principales villes touchées, aux trottoirs jonchés de bris de verre et déchets, et bordés de bâtiments et voitures en feu.
Routes bloquées, pillages, incendies…
Les premier incidents, avec des routes bloquées et des camions incendiés, ont eu lieu vendredi, au lendemain de l’incarcération en pays zoulou de l’ancien président Jacob Zuma, condamné à une peine de prison ferme pour outrage à la justice.
Les violences, pillages et incendies se sont ensuite propagés pendant le week-end à l’agglomération de Johannesburg, capitale économique du pays. Elles se sont encore poursuivies dans la nuit de lundi à mardi, ont constaté plusieurs journalistes de l’AFP sur place, notamment à Soweto, immense township à l’ouest de Johannesburg.
Avec AFP