Relativement épargnée par la pandémie en 2020, l’Asie du Sud-Est fait face à une vague de contaminations et enregistre un nombre record de décès. L’Indonésie est le pays le plus touché avec plus de 38 000 nouveaux cas enregistrés vendredi. Face à la propagation du variant Delta, la Thaïlande a rétabli certaines restrictions.
L’Asie du Sud-Est subit de plein fouet les effets du variant Delta, hautement contagieux. Relativement épargnée en 2020 par la pandémie de Covid-19, elle enregistre désormais un nombre record de décès et de contaminations, une situation liée notamment à la lenteur des campagnes de vaccination.
L’Indonésie est le pays le plus touché avec plus de 38 000 nouveaux cas enregistrés vendredi 9 juillet, soit six fois plus que le mois précédent. Le nombre de décès quotidiens a quant à lui presque doublé cette semaine par rapport au début du mois de juillet.
Les hôpitaux de Java, l’île la plus peuplée de l’archipel indonésien, sont sous pression et l’oxygène commence à manquer.
Dans la capitale, Djakarta, quatre des cinq cimetières réservés aux victimes du Covid-19 sont presque pleins.
Couvre-feu à Bangkok
En Malaisie et en Thaïlande près de 9 000 cas ont été signalés vendredi, un taux record pour les deux pays. La propagation rapide du variant Delta à Bangkok et dans ses environs a poussé les autorités thaïlandaises à restreindre les déplacements à l’intérieur du pays, à imposer un couvre-feu et l’interdiction des rassemblements de plus de cinq personnes.
Un terminal de l’aéroport de la capitale thaïlandaise est en train d’être converti en hôpital de campagne de 5 000 lits.
La Birmanie voisine, qui a connu vendredi l’une des journées les plus meurtrières, recense 4 320 nouveaux cas, tandis que le Cambodge a recensé un record de décès et de nouveaux cas au cours des neuf derniers jours.
La situation s’aggrave aussi au Vietnam, qui fait pourtant figure de bon élève dans la lutte contre le virus : plus de cas ont été enregistrés au cours des cinq derniers jours qu’au cours des 14 premiers mois de la pandémie.
Les vaccins à ARNm disponibles vers la fin de l’année
Selon des spécialistes de la santé, le faible taux de dépistage dans les pays les plus peuplés de la région, à savoir l’Indonésie et les Philippines, masque probablement l’ampleur réelle de la pandémie, tandis qu’en Birmanie, le nombre de tests s’est effondré depuis le coup d’État militaire du 1er février.
Les taux de vaccination restent faibles. En Indonésie et en Thaïlande, seule 5 % de la population est entièrement vaccinée. Le chiffre tombe à 2,7 % pour les Philippines.
Face à la flambée des cas et aux inquiétudes quant à l’efficacité des vaccins proposés localement, notamment le vaccin chinois Sinovac, l’appétit croît en Thaïlande pour les vaccins à ARNm, mais ces derniers ne seront disponibles que vers la fin de l’année.
Singapour apparaît comme l’un des rares pays épargnés de la région. Les autorités s’apprêtent à assouplir les restrictions sanitaires dans la cité-État où près de 50 % de la population est désormais immunisée.
Avec Reuters