Selon les autorités, six personnes – dont un Américain – membres du commando accusé d’être impliqué dans l’assassinat du président Jovenel Moïse sont actuellement détenus par la police. D’autres suspects, réfugiés dans des bâtiments de la capitale Port-au-Prince, seraient encerclés par les forces de l’ordre.
La traque des membres du commando impliqué dans l’assassinat du président haïtien Jovenel Moïse s’accélérait, jeudi 8 juillet, la police conduisant des opérations à Port-au-Prince, capitale d’un pays au bord du chaos.
La police haïtienne a annoncé avoir tué quatre “mercenaires”, membres présumés du commando, et en avoir interpellé six autres.
“Parmi les assaillants, six sont entre les mains de la police et cinq voitures ont été récupérées. Malheureusement, la population en a brûlé trois”, a expliqué Léon Charles, le chef de la police nationale, lors d’une conférence de presse tenue jeudi.
“Nous avons déjà en main les auteurs physiques et nous sommes à la recherche des auteurs intellectuels”, a poursuivi le responsable.
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Un Américain fait partie des six personnes arrêtées par la police haïtienne, a indiqué à l’AFP Mathias Pierre, ministre chargé des Questions électorales.
Dans le même temps, le Premier ministre Claude Joseph a appelé au calme alors que des incidents ont éclaté devant un commissariat de Pétion-Ville, en banlieue de Port-au-Prince. Des habitants acclamaient la police pour avoir procédé à des arrestations et appelaient au lynchage des assaillants présumés.
Plusieurs “auteurs possibles” de l’assassinat du président “ont par ailleurs trouvé refuge dans deux bâtiments” à Port-au-Prince “et sont encerclés par la police”, a de son côté déclaré l’émissaire de l’ONU dans ce pays, Helen La Lime.
“Où étaient les policiers ?”
L’aéroport de Port-au-Prince a été fermé, tout comme la frontière avec la République dominicaine.
Dans le pays, chacun restait jeudi aux aguets, essayant de comprendre comment une telle attaque fatale au chef de l’État a pu se produire. “Où étaient passés les policiers bien équipés qui surveillent nuit et jour le président ? Pourquoi ils n’ont pas réagi ?”, dénonçait Julia, une avocate de 28 ans.
Le commando était composé de tueurs à gages “professionnels” s’étant fait passer pour des responsables de l’agence américaine antidrogue, selon l’ambassadeur haïtien aux États-Unis.
La communauté internationale s’est immédiatement alarmée de cet assassinat, à l’image du président américain Joe Biden et du pape qui ont dénoncé un acte “odieux” tandis que le Conseil de sécurité de l’ONU, réuni en urgence à huis clos jeudi, a réclamé que les auteurs de l’assassinat “soient rapidement traduits en justice”.
Avec AFP