Deux astronautes chinois ont effectué, dimanche, une sortie en tandem dans l’espace, la première pour la Chine, afin de travailler sur la nouvelle station spatiale chinoise en construction, Tiangong.
Première sortie dans l’espace en tandem pour des astronautes chinois. Dimanche 4 juillet, Liu Boming et Tang Hongbo ont effectué une sortie extravéhiculaire afin de travailler sur la nouvelle station spatiale chinoise en construction, Tiangong.
Trois astronautes chinois ont décollé le 17 juin du désert de Gobi (nord-ouest de la Chine) et leur vaisseau s’est ensuite arrimé à Tianhe, le seul des trois modules de la station spatiale déjà en orbite, pour une mission de trois mois. C’est la plus longue mission spatiale habitée jamais menée par la Chine.
Les trois hommes sont chargés de continuer à construire la station et, dimanche matin, deux d’entre eux sont sortis ensemble dans l’espace pour y travailler, a annoncé l’agence spatiale chinoise pour les vols habités.
Le premier, Liu Boming, a été transporté jusqu’à l’endroit où ils doivent travailler par un bras mécanique, tandis que l’autre, Tang Hongbo, est simplement sorti par le sas. Dehors, ils ont notamment testé le bras mécanique qui sera utilisé pour transférer les futurs modules de la station.
On July 4th, astronauts Liu Boming and Tang Hongbo in #Tiangong space station finished their first 7-hour EVA spacewalk for robotic arm testing, panorama device lifting, emergency returning testing, etc. There will be another spacewalk by Shenzhou 12 crews. We’ll do live stream. pic.twitter.com/v1UUkUKIdF
— CNSA Watcher (@CNSAWatcher) July 4, 2021
C’est la première sortie dans l’espace pour des astronautes chinois depuis celle de Zhai Zhigang, en 2008, qui avait fait de la Chine le troisième pays à faire sortir un astronaute dans l’espace après l’Union soviétique et les États-Unis.
Plus de 6 000 heures d’entraînement
Dans une vidéo diffusée par l’agence spatiale, on peut voir Liu Boming, en train de quitter la cabine, s’exclamer : “C’est vraiment trop beau ici !” Auparavant, la télévision chinoise les avait montrés revêtant leur combinaison spatiale, de fabrication chinoise et qui pèse (sur Terre) la bagatelle de 130 kg.
C’est la première des deux sorties dans l’espace prévues pour le séjour des trois astronautes à bord de la station.
Lors de leur préparation sur Terre, le vétéran Nie Haisheng, 56 ans, qui avait déjà effectué deux séjours dans l’espace et commande la mission, Liu Boming, 54 ans, qui avait déjà participé à Shenzhou-7 (2008), et Tang Hongbo, 45 ans, dont c’est le premier séjour dans l’espace, ont suivi plus de 6 000 heures d’entraînement.
La réussite de la mission, nommée Shenzhou-12, est une question de prestige pour Pékin. La Chine prévoit un total de 11 lancements en 2021 et 2022 pour mener à bien la construction de la station.
Une mission très suivie sur les réseaux sociaux chinois
La télévision chinoise a également diffusé, dimanche, des images de la vie quotidienne sur Tiangong (“Palais céleste” en chinois), nommée en anglais CSS, pour “Chinese Space Station”. On peut voir les astronautes manger avec des baguettes dans leur habitacle en apesanteur. Un peu plus tard, l’un d’entre eux réalise un équilibre sur les mains et un salto.
Une semaine après leur arrivée dans l’espace, ils avaient eu une conversation avec le président chinois Xi Jinping qui, après les avoir félicités pour leur contribution à l’ouverture “de nouveaux horizons pour l’humanité dans l’utilisation pacifique de l’espace”, leur avait demandé comment ils trouvaient la vie à bord.
Tang Hongbo, le “petit nouveau” de la mission, avait répondu s’être adapté rapidement à la vie en apesanteur. “La nourriture, la vie quotidienne, les conditions de travail… Tout se passe bien. On a aussi pu passer des appels vidéos avec nos familles. Il fait bon vivre dans notre petite maison de l’espace”, avait-il déclaré.
La mission est également très suivie sur les réseaux sociaux chinois. Un mot-dièse évoquant la sortie extravéhiculaire a ainsi attiré 200 millions de vues sur la plateforme Weibo.
L’ambition chinoise de bâtir une station spatiale a été nourrie en partie par le refus des États-Unis d’accepter des Chinois dans le programme de la Station spatiale internationale (ISS), une collaboration entre les États-Unis, la Russie, le Canada, l’Europe et le Japon.
La station spatiale chinoise a une durée de vie prévue d’au moins dix ans et la Chine s’est dite ouverte à une collaboration internationale sur la station.
Avec AFP