Le président américain Joe Biden a convié à la Maison Blanche un millier de soignants, militaires et employés de première ligne contre le Covid-19 pour une fête de l’indépendance du 4 juillet placée sous le signe du rétablissement du pays face au coronavirus.
Fort du rétablissement spectaculaire de la situation sanitaire aux États-Unis, le président Joe Biden célèbrera, dimanche 4 juillet, une fête nationale aux airs de victoire contre le Covid-19. Le président américain a ainsi tenu à convier à la Maison Blanche un millier de soignants, d’employés exposés, de militaires et leurs familles, pour un rassemblement encore inimaginable l’an dernier.
Car c’est bien l'”indépendance face au virus” que Joe Biden, 78 ans, entend proclamer, avec grillades puis feux d’artifices tirés au-dessus du Mall, l’immense esplanade du centre de Washington, malgré les inquiétudes liées au très contagieux variant Delta.
En un an, le virage est spectaculaire : de pays le plus éprouvé par la pandémie, avec plus de 600 000 décès, les États-Unis sont devenus un modèle de rétablissement sanitaire et de rebond économique.
“Les Américains ont de bonnes raisons de faire la fête”, a estimé Jeff Zients, coordinateur de la lutte contre le Covid-19 pour la Maison Blanche.
Et Joe Biden s’est voulu à l’avant-garde de ce mouvement, plaidant inlassablement pour le port du masque et les vaccins, tout en lançant un pharaonique plan de relance de 2 000 milliards de dollars, du jamais-vu.
La Maison Blanche veut faire oublier que son objectif de vaccination, à savoir une première dose administrée à 70 % de la population adulte, sera raté de peu.
Variant Delta
“Nous avons réduit la proportion de personnes qui tombent malades, qui meurent du Covid-19, de 90 %”, affirme la porte-parole Jen Psaki. “En six mois, nous avons accompli bien plus que ce que la plupart des gens attendaient.”
Les autorités surveillent toutefois l’émergence du variant Delta, qui pourrait bientôt devenir le plus présent dans le pays, surtout que certaines régions, dans le sud-est ou dans le centre, restent très peu vaccinées, à hauteur de 30 % seulement, et donc particulièrement vulnérables.
Après les réjouissances, gare donc aux lendemains difficiles.
Car lutter contre la pandémie et relancer le premier moteur économique de la planète ne sont que deux défis parmi d’autres pour le président le plus âgé jamais élu par les Américains, à la tête d’un pays traversé par de multiples et profondes fractures.
Au point qu’Allan Lichtman, professeur d’histoire à la American University, estime que gérer la crise économique et sanitaire “était probablement la tâche la moins difficile” d’un Joe Biden confronté à un Donald Trump toujours survolté et à une opposition républicaine qui refuse tout compromis sur la plupart des dossiers.
Sans même parler des dossiers de politique étrangère : le grand duel diplomatique et technologique avec la Chine, les tensions avec la Russie, le rétablissement de liens négligés par Donald Trump avec les alliés traditionnels, les tensions avec l’Iran…
Et plus largement la question des interventions, notamment militaires, des États-Unis dans les conflits de ce monde.
Iran
Étape très symbolique, l’ensemble des troupes américaines et de l’Otan ont ainsi quitté la base aérienne de Bagram, la plus grande d’Afghanistan.
Mais l’heure n’est pas au repli généralisé. Joe Biden a ainsi durci le ton face à Téhéran, en ordonnant des raids contre des groupes pro-Iran à la frontière syro-irakienne, il y a quelques jours.
Sur le front intérieur, après les annonces fracassantes, il va falloir mettre vraiment sur les rails un gigantesque projet d’infrastructures censé doper l’emploi et accélérer la transition énergétique, quand les pics de chaleur et les incendies se succèdent à un rythme soutenu.
Suffira-t-il à Joe Biden de continuer à jouer, comme il le fait depuis le début de son mandat, la carte du rassemblement, de l’empathie, des anecdotes personnelles distillées derrière ses emblématiques lunettes de soleil ?
Car les républicains, déjà en ordre de bataille pour les élections législatives de mi-mandat de novembre 2022, crient à l’interventionnisme et agitent le spectre d’une explosion des impôts. Quand l’aile gauche du camp démocrate voudrait, elle, aller plus loin.
La confrontation avec le camp républicain n’est donc pas le seul élément à prendre en compte pour ce vétéran des joutes politiques qu’est Joe Biden, s’il entend préserver une cote de popularité ancrée au-dessus de 50 %. Un niveau jamais atteint par Donald Trump.
Avec AFP