Neuf civils dont sept enfants ont été tués, samedi, dans des tirs d’artillerie de l’armée syrienne sur la province d’Idleb, le dernier grand bastion rebelle et jihadiste dans le pays. L’ONU a condamné ces bombardements, qui ont également fait une quinzaine de blessés.
Loin de l’attention médiatique, le conflit en Syrie continue de faire des victimes civiles. Neuf personnes ont ainsi été tuées, dont sept enfants, lors de bombardements de l’armée syrienne sur la province d’Idleb, a indiqué samedi 3 juillet l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Ces frappes d’artillerie, qui ont visé plusieurs localités de la région de Jabal al-Zawya, ont également fait une quinzaine de blessés.
Parmi les victimes figurent cinq membres d’une même famille -un couple et leurs trois enfants- dans le village d’Iblin, et quatre enfants morts dans les villages de Balchoune et Balyoune, a ajouté cette ONG qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie.
Le père de deux des quatre enfants tués -deux fillettes- est un secouriste des casques blancs, la défense civile en zone rebelle. Iman et Noor avaient 14 et sept ans, selon un communiqué de l’organisation publié sur les réseaux sociaux.
A Iblin, un photographe de l’AFP a vu les corps de la famille arriver dans un dispensaire, enveloppés dans des couvertures. Une infirmière a confirmé que cinq membres d’une même famille avaient péri.
Condamnation de l’ONU
Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) a condamné des attaques “tragiques”, indiquant dans un communiqué que les trois enfants d’une même famille avaient “apparemment été tués avec leurs parents pendant qu’ils dormaient”.
Selon l’UNICEF, 512 enfants ont été tués en Syrie en 2020, “la majorité dans le nord-ouest, où vivent 1,7 million d’enfants vulnérables, qui pour beaucoup ont fui à plusieurs reprises les violences”.
“La violence et de nouvelles attaques précipiteront le pays encore plus vers le gouffre, et poseront des obstacles sur la voie vers la paix et un meilleur futur pour des millions d’enfants”, a ajouté l’organisation.
Le bilan de samedi est l’un des plus meurtriers depuis l’entrée en vigueur en mars 2020 d’un cessez-le-feu négocié par la Russie, alliée du régime syrien, et la Turquie, soutien des rebelles, et qui avait stoppé une offensive des forces du président Bachar al-Assad contre ce bastion dominé par les jihadistes.
Mais les violations de la trêve sont relativement fréquentes, les forces gouvernementales tentant de maintenir la pression sur l’enclave.
Ces dernières semaines, des avions de combat russes ont pilonné des secteurs de la province d’Idleb, en plus des tirs d’artillerie des forces du régime, selon l’OSDH.
Déclenchée en 2011 par la répression de manifestations pro-démocratie, la guerre en Syrie a fait près d’un demi-million de morts selon l’OSDH, et a déplacé plusieurs millions de personnes.
Embrasés pendant des années, les fronts se sont quasiment tus en Syrie depuis 2020, après que le régime Assad, fort du soutien crucial de l’aviation militaire russe, a réussi ces dernières années à reprendre plus de deux-tiers du territoire.
Avec AFP