Une enquête publiée mercredi révèle que l’obésité a presque doublé chez les 18-24 ans en France. Chez les adultes, près de la moitié de la population française est concernée par l’obésité ou le surpoids.
“Près d’un Français sur deux est en situation de surpoids et/ou d’obésité“, alerte la Ligue contre l’obésité. La fédération, créée en 2014 pour “changer le regard sur l’obésité et améliorer la prise en charge médicale de cette maladie”, se base sur la publication, mercredi 30 juin, de l’enquête ObEpi-Roche réalisée tous les trois ans, à l’initiative du laboratoire pharmaceutique Roche.
Pour la première fois, l’étude s’intéresse de plus près à l’obésité infantile et le constat est inquiétant. C’est auprès des Français les plus jeunes que l’obésité a le plus progressé sur les dernières années, passant de 5,4 % en 2012 à 9,2 % en 2020 chez les 18-24 ans. L’enquête montre aussi que 34 % des enfants de 2 à 7 ans et 21 % des 8-17 ans sont en situation de surpoids ou d’obésité en France.
8,6 millions de personnes obèses en France
Chez les adultes, l’obésité a continué à progresser ces dernières années et concerne désormais près d’une personne sur six, tandis que le surpoids recule légèrement, atteignant 30 % de la population.
Pour rappel, la corpulence est mesurée à partir de l’indice de masse corporelle (IMC), obtenu en divisant le poids (kg) par le carré de la taille (m2). Un IMC entre 25 et 30 indique un surpoids, au-dessus de 30 une obésité, et au-delà de 40 une obésité massive.
En 2020, 17 % des adultes étaient en situation d’obésité, soit près de 8,6 millions de personnes, contre 10,1 % en 2002, montre cette enquête.
“Si les femmes sont toujours plus touchées que les hommes”, avec respectivement 17,4 % et 16,7 % d’obèses, “c’est auprès de ces derniers que les progressions sont les plus fortes, notamment sur l’obésité massive”, “multipliée par 3 en 8 ans”, souligne l’enquête. Celle-ci concerne désormais 1 million de personnes.
Obésité deux fois plus élevées chez les plus pauvres
L’obésité a des causes multiples, dont l’alimentation, la sédentarité et certaines prédispositions génétiques. Elle est considérée comme un problème de santé publique majeur car c’est “un facteur de risque de pathologies chroniques (diabète, hypertension etc…) et a des conséquences psychologiques et sociales majeures (mésestime de soi, dépression, isolement, etc.)”, souligne le ministère de la Santé. Pour autant la France, contrairement aux recommandations de l’OMS ne la reconnaît pas comme une maladie en tant que telle.
L’enquête ObEpi confirme que l’obésité est “corrélée au milieu social”. Elle est “deux fois plus élevée chez les catégories populaires (employés et ouvriers) que chez les cadres (18 % contre 9,9 %).”
Les disparités régionales restent fortes aussi, le Nord et l’Est étant davantage touchés, tandis que les Pays de la Loire et l’Île-de-France sont en bas de liste.
L’enquête a été réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 9 598 adultes, de 542 adolescents de 15 à 17 ans et de 1 642 enfants de moins de 15 ans, interrogés par internet du 24 septembre au 5 octobre 2020.
Avec AFP