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Algérie : un ex-député écroué après des propos polémiques sur des figures anticoloniales

Noureddine Aït-Hamouda, le fils du colonel Amirouche, l’un des héros de la guerre de libération nationale algérienne, a créé la polémique après ses propos controversés sur l’émir Abdelkader, qu’il a qualifié de “traître”. L’ex-député a été placé sous mandat de dépôt. 

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Le fils d’un célèbre combattant de la guerre d’indépendance contre la France a été placé sous mandat de dépôt, dimanche 27 juin, après avoir accusé de trahison des figures de l’histoire anticoloniale de l’Algérie, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD). 

Noureddine Aït Hamouda, un ancien député et le fils du colonel Amirouche, est accusé d'”atteinte aux symboles de l’État et de la révolution”, “atteinte à un ancien président de la République”, “atteinte à l’unité nationale”, “incitation à la haine et discrimination raciale”, a indiqué le CNLD. 

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Il a comparu devant le tribunal de Sidi M’hamed à Alger, après avoir été arrêté par la police samedi après-midi. Noureddine Aït-Hamouda venait alors d’animer une conférence-débat dans une commune de la préfecture de Béjaïa, en Kabylie (nord-est). 

“Atteinte aux symboles de la nation” 

Une semaine avant, l’ancien député avait déclenché un véritable tollé en qualifiant de “traîtres”, lors d’une émission télévisée, l’émir Abdelkader, héros de la première résistance contre la France coloniale, l’ex-président Houari Boumediène et le dirigeant nationaliste Messali Hadj. 

Le ministère des Moudjahidine (Anciens combattants) avait fait savoir qu’il se constituerait partie civile dans les procès intentés à “ceux qui ont porté atteinte aux symboles de la nation”. 

Des membres de la famille Abdelkader, ainsi que la fondation qui porte son nom, ont déposé plainte. 

Noureddine Aït Hamouda, 71 ans, est un ancien député du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), parti laïc d’opposition, issu du Mouvement culturel berbère. Il en a été exclu en 2015.  

La polémique, ayant enflammé les réseaux sociaux, a conduit l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (Arav) à suspendre temporairement les programmes de la chaîne privée El Hayat TV, qui avait diffusé ses propos controversés. 

De son côté, l’Arav a affirmé “se réserver le droit d’engager toutes les mesures et procédures judiciaires adéquates en cas de récidive de tels dépassements et manquements professionnels”. 

Tensions entre la Kabylie et les autorités centrales  

Devant la polémique, le présentateur de l’émission et directeur d’El Hayat TV, Habet Hannachi, a assuré que les propos de l’ex-parlementaire “ne représentent en rien le point de vue de la chaîne”. 

Également arrêté samedi, selon des médias locaux, Habet Hannachi n’a pas été présenté dimanche devant le tribunal, a précisé le CNLD. 

Cette affaire a pour toile de fond des tensions récurrentes entre la Kabylie, région berbérophone traditionnellement frondeuse, et les autorités centrales. 

Cinq activistes kabyles ont été placés dimanche sous mandat de dépôt par un juge du tribunal de Draâ El Mizan, dans la préfecture de Tizi-Ouzou, une des grandes villes de Kabylie, fief du mouvement antirégime du Hirak, selon le CNLD. 

Avec AFP

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