Un hélicoptère transportant le président colombien Ivan Duque et d’autres officiels a été touché par de multiples balles, vendredi, alors qu’il traversait la région colombienne du Catatumbo. Le chef de l’État dénonce “un lâche attentat”.
Ivan Duque déplore avoir été victime d’une tentative de “lâche attentat”. L’hélicoptère à bord duquel voyageait le président colombien a été la cible de tirs, vendredi 25 juin. L’attaque s’est produite dans le département Norte de Santander, une région du nord-est de la Colombie, près de la frontière vénézuélienne, ravagée par la violence entre groupes armés et par le trafic de drogue.
“C’est un lâche attentat, on voit des impacts de balle sur l’aéronef présidentiel”, a affirmé M. Duque dans un communiqué officiel, ajoutant que son service de sécurité et la solidité de l’hélicoptère avaient réussi à empêcher que “quelque chose de mortel” ne se passe. Des images diffusées par la présidence ont montré plusieurs impacts de balle sur la queue et le rotor principal de l’appareil.
M. Duque se trouvait à bord de l’hélicoptère avec ses ministres de la Défense et de l’Intérieur, et avec le gouverneur du département Norte de Santander. Personne n’a été blessé dans l’attaque.
“On ne nous intimide pas avec la violence ni avec des actes de terrorisme. Notre État est fort, et la Colombie est assez forte pour affronter ce genre de menace”, a ajouté le président conservateur.
Premier attentat contre un président en 2003
Le gouvernement des États-Unis a condamné “énergiquement la lâche attaque contre l’hélicoptère”, quand la délégation en Colombie de l’Union européenne a exprimé son “rejet frontal et complet” face à cet acte.
Il s’agit du premier attentat contre un chef d’État colombien depuis celui commis par la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) en février 2003 contre Alvaro Uribe, le mentor politique d’Ivan Duque. Une bombe de forte puissance avait explosé dans une maison près de l’aéroport de Neiva (sud-ouest) peu avant l’atterrissage de l’avion présidentiel, faisant 15 morts et 66 blessés.
Des violences dans la zone
L’appareil du président Duque avait décollé du village de Sardinata, où le président et ses accompagnateurs avaient assisté à une cérémonie, et se dirigeait vers Cucuta, la capitale du département. Cette zone de grande insécurité, une des principales régions productrices de drogue de Colombie, s’étend le long de la frontière poreuse de 2 200 kilomètres avec le Venezuela.
Les forces gouvernementales y affrontent les guérilleros de l’Armée de libération nationale (ELN), les Pelusos, vestiges d’une insurrection maoïste démobilisée, ainsi que des dissidents des Farc et de nombreux gangs de trafiquants de drogue. Les groupes armés s’y battent aussi entre eux pour le contrôle des 41 000 hectares de feuilles de coca dans la région, qui est une importante route de contrebande vers le Venezuela et les Caraïbes.
Le processus de paix est au point mort. Ivan Duque a rompu en 2019 les négociations que son prédécesseur Juan Manuel Santos menait avec l’ELN à Cuba après avoir signé en 2016 un accord de paix avec les Farc. Il a enterré ces pourparlers après un attentat à la voiture piégée de janvier 2019 contre l’école de police de Bogota, dans lequel 22 cadets avaient été tués, outre l’auteur de l’attaque.
Avec AFP