Les recherches de survivants se sont poursuivies, vendredi, dans les décombres de l’immeuble effondré à Surfside, en Floride. En vain. Face à cet échec, émergent la colère et la frustration des proches des disparus qui réclament aux autorités de faire la lumière sur les causes de la catastrophe.
Après l’effroi, c’est la colère qui domine vendredi 25 juin à Surfside (Floride), où un immeuble s’est effondré, dans la nuit de mercredi à jeudi. Les autorités locales assurent avoir déployé des centaines de pompiers et de sauveteurs pour retrouver des survivants parmi les décombres du Champlain Towers, un immeuble de douze étages. Le bilan est jusqu’ici de quatre morts et 159 disparus.
“Malheureusement, les chiffres sont les mêmes que ce matin”, a déclaré lors d’une conférence de presse Daniella Levine Cava, la maire du comté de Miami-Dade. “Nous n’avons retrouvé personne d’autre dans les fouilles d’aujourd’hui, mais nous allons poursuivre les recherches ce soir et si Dieu le veut, il y aura de bonnes nouvelles plus tard dans la nuit ou demain matin.”
Des équipes fouillaient vendredi l’amas de béton et de ferraille en surface et au sous-sol, des pompiers perçaient les parois en espérant dégager des survivants, faisant face à des conditions météorologiques difficiles.
Mais plus les heures passent, plus l’impatience et la colère se font sentir parmi les proches des disparus.
La frustration des familles
“Ce site ici, pour lequel on nous dit qu’il y avait des centaines de travailleurs qui évacuaient les gens et essayaient de les secourir, ce n’est absolument pas une opération de sauvetage, ce n’est rien”, lance Maurice Wachsmann qui, de son balcon, a une vue directe sur les décombres. Son meilleur ami, Chaim Rosenberg, et le fils et la belle-fille de celui-ci sont portés disparus.
Avec le neveu de M. Rosenberg, Mike Salberg, il a quitté New York quelques heures après la catastrophe et a loué un appartement dans l’immeuble adjacent au Champlain Towers, avec une vue directe sur les opérations. “Pas un seul secouriste n’a essayé d’enlever les débris, petit à petit, même à la main, sans machine pour potentiellement évacuer des personnes”, affirme-t-il, estimant que des survivants peuvent être bloqués dans des poches d’air.
Les autorités assurent comprendre la frustration des familles. “Nous leur donnons des informations deux fois par jour avec des détails sur les opérations”, a assuré Daniella Levine Cava.
“Il y a encore de l’espoir”, a-t-elle dit, soulignant que des victimes d’une catastrophe avaient déjà été retrouvées vivantes “une semaine après” une tragédie de ce genre.
Des explications réclamées
D’autres survivants demandent des explications sur une possible faiblesse structurelle du bâtiment. Selon une étude de 2020, il avait subi un affaissement “très subtil” dans les années 1990.
Janette Aguero, 46 ans, séjournait avec son mari et ses deux enfants au 11e étage de l’immeuble, côté rue, la nuit du drame. Réveillée par ce qu’elle a ressentie comme “un tremblement de terre”, elle a dévalé avec sa famille les escaliers pour s’échapper. “J’ai la chance de m’en être sortie, mais je veux des réponses”, dit-elle. “Les familles de victimes le méritent, et quelqu’un doit être tenu responsable s’il y a eu des négligences. Quelqu’un doit payer.”
Les victimes “ont le droit de savoir” pourquoi l’immeuble s’est effondré, a reconnu le gouverneur de cet État du sud des États-Unis, Ron DeSantis. “Nous ne voulons pas nous tromper d’explication mais il est également important de l’apporter sans tarder car il y a beaucoup de familles (…) qui ont perdu des êtres chers.”
“C’est un moment très, très difficile. Il y a tellement de personnes qui attendent, sont-ils vivants, que va-t-il se passer ?”, a soufflé Joe Biden depuis la Maison Blanche. Le président démocrate avait, plus tôt dans la journée, déclaré l’état d’urgence afin de fournir une assistance fédérale pour les opérations de secours et de relogement d’urgence des rescapés.
Avec AFP