L’arrivée de l’été et le recul de la pandémie de Covid-19 ont remis la question migratoire sur le devant de la scène, au menu du sommet de l’UE jeudi et vendredi. Alors que les tentatives de franchissement des frontières de l’Union européenne sont partout à la hausse par rapport à 2020, le Conseil européen se penchera sur les aides aux pays tiers permettant de limiter ces déplacements.
Les dirigeants de l’Union européenne parviendront-ils à accorder leurs positions sur la politique migratoire ? La question est brûlante pour les Vingt-Sept tandis que s’ouvre, jeudi 24 juin, le sommet de l’Union européenne.
Les tentatives de franchissement des frontières de l’UE sont partout à la hausse par rapport à 2020, avec notamment un phénomène de rebond du aux passages des migrants qui avaient retardé leurs déplacements en raison de la pandémie de Covid-19.
Le seul point qui fait consensus parmi les Vingt-Sept est la fermeture des frontières, selon François Gemenne, enseignant à Sciences Po et spécialiste des flux migratoires, invité jeudi soir sur l’antenne de France 24.
A regarder: l’analyse de François Gemenne sur la politique migratoire de l’UE
L’Union européenne devrait à cet égard reconduire les accords avec Ankara qui avaient pour objectif d’empêcher les réfugiés syriens en Turquie de se déplacer vers l’UE.
La Commission européenne devrait ainsi proposer d’allouer 5,7 milliards d’euros pour financer l’aide aux Syriens réfugiés en Turquie, au Liban et en Jordanie jusqu’en 2024, selon la proposition consultée mercredi par l’AFP.
“L’externalisation” en débat
Une enveloppe de 3,5 milliards d’euros est destinée aux actions en faveur des 3,7 millions de Syriens installés en Turquie pour fuir le conflit dans leur pays.
Une premier financement de 535 millions d’euros a déjà été débloqué pour poursuivre les actions de l’UE en Turquie au cours de l’année 2021, précise le document.
La proposition avait été réclamée par les dirigeants européens, en mars, mais la Commission a tardé à s’exécuter et s’est attirée des remontrances des États membres auxquels elle n’a a été transmise que mardi, a-t-on appris de sources diplomatiques.
La proposition d’un “pacte global pour la migration”, présentée par la Commission européenne en septembre 2020, est cependant restée lettre morte.
“Le blocage vient du fait que la proposition de la Commission ne satisfait personne (…) car elle ne résout ni la crise humanitaire, ni la crise politique”, affirme ainsi François Gemenne. “Le blocage vient à la fois du Parlement européen, qui pense qu’il faut arrêter cette politique d’externalisation à outrance (…) et de nombreux États qui ne se contentent pas de cette proposition”.
Avec AFP et Reuters