Des hommes armés à moto ont tué, jeudi, au moins quinze personnes dans la région ouest de Tillabéri, au Niger, selon des élus locaux. Cette zone proche de la frontière malienne a déjà été frappée à plusieurs reprises par des attaques jihadistes.
De nouvelles attaques meurtrières se sont déroulées, jeudi 24 juin aux environs de 15 h 30 locales (14 h 30 GMT), dans la région ouest de Tillabéri, au Niger, ont rapporté à l’AFP des élus locaux. Les assaillants à moto ont tué au moins quinze personnes, dont quatre dans le village de Danga-Zouani, et quatre à Korombara, un village tout proche.
“Les autres personnes ont été abattues dans leur champ” où ils semaient des céréales en ce début de la saison des pluies au Niger, a affirmé à l’AFP un élu local. Un responsable municipal a affirmé “qu’au moins dix personnes ont été tuées dans ces attaques” évoquant “un bilan encore provisoire”.
“On nous a annoncé également que des greniers à céréales et des cases ont été brûlés”, a déploré ce responsable municipal, assurant que “les Forces de défense et de sécurité (FSD) ont déjà été envoyées sur place pour sécuriser le secteur”.
Un ex-maire de Tondikiwindi (dans la même région) a confirmé les attaques, sans donner de bilan précis.
Une région ciblée par des jihadistes présumés
Le territoire de cette commune rurale de Tondikiwindi avait été la cible en janvier d’attaques particulièrement meurtrières sur les villages de Tchoma Bangou et Zaroumadereye, au cours desquelles 100 civils avaient été tués par des hommes armés venus à moto qui avaient fui vers le Mali voisin.
Le territoire de la commune de Tondikiwindi avait déjà été le théâtre en 2017 d’une embuscade qui avait tué quatre membres des forces spéciales américaines et cinq soldats nigériens à Tongo Tongo.
La région de Tillabéri se situe dans la zone dite des “trois frontières” entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali.
Le 15 mars, dans la même région, des jihadistes présumés avaient mené plusieurs attaques contre des véhicules qui rentraient du grand marché hebdomadaire de Banibangou. Ils avaient également pris pour cible un village, massacrant des habitants et incendiant des véhicules et des greniers à céréales. Au total, 66 personnes avaient été tuées.
Le Niger est confronté à ses frontières ouest avec le Mali et le Burkina, à de fréquentes attaques des groupes jihadistes sahéliens dont l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) et dans le sud-est, aux atrocités des jihadistes nigérians de Boko Haram et de l’Iswap, issu d’une scission de Boko Haram.
Avec AFP