Après trois semaines d’une campagne électorale terne, sur fond de ras-le-bol général à cause de la grave crise économique qui frappe le pays, les Iranien se rendent aux urnes vendredi pour choisir leur président.
Sans grand enthousiasme, les Iraniens se rendent aux urnes vendredi 18 juin pour participer à l’élection présidentielle, un scrutin qui devrait être remporté par Ebrahim Raïssi, chef ultraconservateur de l’autorité judiciaire du pays.
Le guide suprême Ali Khamenei a ouvert le scrutin en votant à côté de ses bureaux quelques minutes après 7 h (02 h 30 GMT). “Chaque voix compte. Venez voter et choisir votre président. C’est important pour l’avenir de votre pays”, a déclaré l’ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la Révolution islamique iranienne.
Vers une abstention record ?
L’ayatollah Khamenei a également appelé ses compatriotes à accomplir leur “devoir” civique “le plus tôt” possible, insistant sur les “avantages” que le pays pourrait tirer selon lui d’une participation élevée “sur la scène internationale”.
Car l’abstention pourrait atteindre des records lors de ce scrutin qui se déroule sur fond de difficultés économiques pour la population, d’autant que le Conseil des Gardiens, organe contrôlé par la frange ultraconservatrice du régime théocratique iranien, a écarté ou dissuadé les candidatures de plusieurs personnalités modérées. À en croire les rares sondages disponibles, l’abstention pourrait atteindre un niveau inédit et dépasser les 57 %.
Pandémie et crise économique
Après trois semaines d’une campagne électorale terne, sur fond de ras-le-bol général à cause de la grave crise économique qui frappe l’Iran, les autorités ont décidé d’allonger la période d’ouverture des bureaux de vote, jusqu’à minuit (19 h 30 GMT) avec une extension possible jusqu’à 02 h du matin samedi. Il s’agit officiellement de permettre au plus grand nombre, parmi les près de 60 millions d’Iraniens en âge de voter, de se rendre aux urnes sereinement alors que le pays est durement frappé par la pandémie de Covid-19.
Avec l’incertitude entourant les efforts pour relancer l’accord nucléaire de 2015 et la pauvreté croissante dans le pays après des années de sanctions américaines, la participation au vote est considérée par les analystes iraniens comme un référendum sur la gestion des dirigeants d’une série de crises.
La télévision officielle a montré de longues files d’attente devant les bureaux de vote dans plusieurs villes. Les bureaux de vote fermeront à 19 h 30 GMT mais leur ouverture peut être prolongée de deux heures. Les résultats sont attendus vers midi samedi.
Avec AFP