Vainqueur du choc face à l’Allemagne (1-0) lors de son premier match à Munich, l’équipe de France se déplace à nouveau chez son adversaire, samedi, pour son deuxième match dans le groupe F. Elle affrontera la Hongrie dans une Puskas Arena de Budapest remplie à ras bord de supporters hongrois.
Pour la deuxième fois de l’Euro-2021, les Bleus ont rendez-vous en terrain hostile, samedi 19 juin. L’équipe de France se déplace à la Puskas Arena de Budapest pour défier la Hongrie, avec la possibilité en cas de victoire de valider sa qualification pour les huitièmes de finale.
Format inédit de l’Euro oblige, plusieurs nations jouent avec l’avantage d’être à domicile. Parmi elles l’Allemagne, que la France a vaincu à l’issue d’un long combat lors de son premier match (1-0), ainsi que la Hongrie, deuxième adversaire des Bleus. Un format qui “a créé quelques injustices”, pour Noël Le Graët, président de la Fédération française de football (FFF).
“Le nombre de matchs dans chaque pays organisateur est un peu à l’avantage de ceux qui reçoivent”, dénonçait-il avant le tournoi.
Une Puskas Arena chauffée à blanc et rouge
Si à l’Alianz Arena de Munich, les Bleus avaient joué devant un stade rempli seulement à 20 % de sa capacité – soit 14 000 spectateurs –, l’ampleur des clameurs sera tout autre pour le match à Budapest. Plus de 60 000 spectateurs devraient assister à cette rencontre de la deuxième journée du groupe F. La capitale hongroise est la seule des onze villes-hôtes de l’Euro à ne pas avoir retenu de jauge limitant l’accueil du public, malgré la persistance de la crise sanitaire.
Un contexte qui n’inquiète pas les Bleus, à en croire Lucas Hernandez : “Le stade sera plein, ça fait longtemps. Ce sera à nous de nous adapter et de rester concentrés dès la première minute. Ce sera une autre bataille, une autre guerre et ce sera à nous de répondre présent”, a noté le latéral français.
Jouer devant un public hostile, “j’adore ça, je joue au football pour ça”, a expliqué le défenseur du Bayern Munich. “Ce sera un super match avec une ambiance incroyable. Je pense qu’il faudra tout donner sur le terrain et aller chercher la victoire dès le début.”
Lors du premier match face au Portugal, la sélection hongroise avait pu compter sur le soutien de la grande majorité des 68 000 spectateurs présents au stade, en réalisant ce qui est considéré comme la plus grande affluence dans un stade hongrois, selon le quotidien Nemzeti Sport, depuis 35 ans et un match contre le Brésil avant le Mondial-1986. Un douzième homme qui a d’ailleurs joué son rôle à plein en poussant ses Magyars face au champion européen en titre. Au point de croire un temps à l’exploit… Puis Guerrero a frappé dans les dernières minutes, tout comme Cristiano Ronaldo (3-0).
“L’appui du stade plein, c’est un avantage pour les Hongrois. Cela les a bien aidés lors du premier match. C’est une équipe très combative, généreuse, très bien organisée, la présence d’un sélectionneur italien y est pour beaucoup. Elle est chez elle, je m’attends au même répondant qu’elle a eu contre les Portugais”, note Didier Deschamps, le sélectionneur des Bleus
Autre obstacle : la chaleur. Elle s’annonce étouffante avec plus de 30°C pour un match prévu à 15 h.
“La chaleur entre également en compte dans la préparation du match en termes de sommeil, de nutrition, d’hydratation surtout. On espère qu’il y a aura un ‘water break’ (pause pour boire de l’eau, NDLR) pendant le match pour les deux équipes”, analyse Hugo Lloris, capitaine de l’équipe de France. “Jouer à 15 h ce n’est pas un problème, on a tous l’habitude de le faire dans nos championnats mais jouer au-dessus de 30 degrés c’est un élément important, même si quand on entre sur le terrain c’est en étant focalisés sur nos performances et avec l’envie de gagner, donc on fait abstraction du contexte.”
Une équipe reconduite à l’identique chez les Bleus ?
L’entrée en lice réussie a, cependant, de quoi rassurer les partenaires de Paul Pogba. Ils ont retrouvé l’intensité du Mondial-2018 tout à fait naturellement et ont semblé peu perturbés par l’un de leurs premiers matches à l’extérieur avec public, après une longue année de huis clos quasi systématique.
Une première rassurante dans la compétition qui pourrait pousser Didier Deschamps à reconduire à l’identique son équipe entre le premier et le second match, un fait inédit dans une phase finale de compétition pour le sélectionneur français.
La France pourrait alors compter sur sa défense intraitable : Pavard, Hernandez, Varane et Kimpembe – ainsi qu’Hugo Lloris aux cages – et sur un milieu de terrain ultra-performant avec le triangle Pogba-Kanté-Rabiot, et sur une animation offensive prometteuse.
Sur ce dernier aspect, les Tricolores doivent encore montrer l’étendue de leur talent face à l’adversaire le plus abordable du groupe F. Le trio d’attaque composé de Kylian Mbappé, Karim Benzema et Antoine Griezmann – le plus impressionnant de la compétition sur le papier – n’a pas eu l’occasion d’éblouir le continent, contrairement aux attentes.
Après celui refusé par la VAR au premier match de l’Euro, Benzema espère toujours un premier but depuis son retour surprise chez les Bleus, Griezmann veut retrouver son influence un peu éteinte à Munich et Mbappé enfin concrétiser ses incessants assauts en inscrivant son nom au palmarès des buteurs en Championnat d’Europe.
Une victoire face au Petit Poucet de la poule F, et l’équipe de Didier Deschamps aura aisément survécu au dénommé “groupe de la mort” et ce avant même de défier Cristiano Ronaldo et le Portugal champion en titre. De quoi aborder cette revanche au sommet sereinement, avec le ticket pour les huitièmes de finale en poche.