À la veille du scrutin, un candidat réformateur et deux utraconservateurs ont annoncé leur retrait de l’élection présidentielle iranienne. Ebrahim Raïssi fait toujours figure de favori et les sondages prédisent une abstention record.
Sur les sept candidats à la présidentielle iranienne, trois d’entre eux ont annoncé mercredi 16 juin qu’ils se désistaient, à moins de 48 heures de l’ouverture du scrutin. Le premier a avoir retiré sa candidature est Mohsen Mehralizadeh, ancien vice-président et l’un des deux réformateurs en lice. D’abord rapportée sans source par l’agence officielle Irna, l’information a été confirmée par un porte-parole de campagne cité par l’agence Isna.
Quatre candidats toujours en lice
Ce porte-parole n’a pas expliqué la raison de ce retrait et M. Mehralizadeh n’avait fourni aucune consigne de vote en début de soirée, à moins de douze heures de la clôture de la campagne électorale (à 7 h jeudi, soit 2h30 GMT).
Des sept candidats initialement en lice, M. Mehralizadeh était le seul à ne pas dépasser 1 % des intentions de vote, selon l’institut de sondage iranien Ispa.
Le deux autres candidats ayant jeté l’éponge mercredi sont deux ultraconservateurs, le député Aliréza Zakani, et Saïd Jalili, ancien secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale, selon leurs déclarations reproduites par les médias iraniens.
Tous deux ont appelé à voter pour le chef de l’Autorité judiciaire, Ebrahim Raïssi. Selon Ispa, A. Zakani était crédité de 3 % des intentions de vote ; S. Jalili, de 3,5 %.
Les désistements sont fréquents lors des présidentielles en Iran, où les ralliements de dernière minute peuvent se troquer contre de postes gouvernementaux.
Raïssi favori
Ultraconservateur sans grand charisme, Ebrahim Raïssi se présente comme le champion de la lutte contre la corruption et de la défense des classes défavorisées. Il fait figure de grand favori du scrutin, fort des 38 % qu’il avait obtenus il y a quatre ans. Il profite aussi de l’absence d’adversaire de taille après la disqualification de plusieurs figures politiques qui auraient pu lui faire de l’ombre.
L’élection de vendredi doit avoir lieu alors que se tiennent à Vienne des négociations entre la République islamique et la communauté internationale concernant l’accord sur le nucléaire iranien, et sur fond de mécontentement général face à la grave crise économique et sociale que traverse le pays.
Selon les rares sondages disponibles, l’abstention pourrait dépasser le record des 57 % enregistrés lors des législatives de 2020. Le président sortant, le modéré Hassan Rohani, ne pouvait se représenter après ses deux mandats consécutifs.
Avec AFP