Agnes Chow, militante de la démocratie à Hong Kong, a été libérée, samedi, après avoir passé sept mois en prison pour son rôle pendant les manifestations de 2019 contre l’exécutif local et les autorités chinoises.
Agnes Chow, la militante du mouvement pro-démocratie à Hong Kong, a été libérée de prison, samedi 12 juin, exactement deux ans après les grandes manifestations en faveur de la démocratie, un anniversaire qui plaçait l’ex-colonie britannique sous tension.
Quelque 2 000 policiers ont été placés en alerte alors que des appels à manifester ont été lancés sur les réseaux sociaux pour commémorer ces manifestations.
Les autorités ont toutefois maintenu une interdiction de manifester décidée pour lutter contre la pandémie de coronavirus, bien que seules trois nouvelles contaminations aient été recensées le mois dernier.
De nombreux militants pro-démocratie ont été arrêtés ces derniers mois et la contestation est maintenant criminalisée par de nouvelles lois répressives imposées par le gouvernement de Pékin.
Samedi, l’une de ces militantes arrêtées a toutefois été libérée. Agnes Chow, âgée de 24 ans, a retrouvé la liberté après avoir passé sept mois en prison pour son rôle pendant les manifestations de 2019 devant le quartier général de la police.
Cette jeune femme fait partie de cette génération de militants qui se sont fait les dents en politique alors qu’ils étaient adolescents, avec les précédents mouvements pro-démocratie comme “la révolution des parapluies” en 2014, et sont devenus en 2019 une inspiration pour tous ceux qui veulent plus de démocratie à Hong Kong.
Attendue par plusieurs journalistes à sa sortie de prison, elle n’a toutefois fait aucun commentaire. Deux autres militants connus qui avaient été condamnés en même temps qu’elle, Joshua Wong et Ivan Lam, sont toujours en prison.
Joshua Wong, sans doute le plus connu de ces jeunes militants, a notamment vu récemment sa peine augmentée d’une nouvelle condamnation, pour avoir appelé en 2020 à participer au traditionnel rassemblement du 4 juin pour marquer l’anniversaire de la répression sanglante de Tiananmen en Chine en 1989. Celui-ci avait eu lieu l’an dernier malgré l’interdiction, officiellement en raison de l’épidémie de coronavirus.
La libération d’Agnes Chow intervient deux ans jour pour jour après les grandes manifestations qui avaient envahi les rues de l’ancienne colonie britannique en défense de la démocratie.
Le 12 juin 2019, des milliers de personnes avaient encerclé le siège de l’assemblée législative de Hong Kong dans une tentative d’empêcher l’adoption d’une loi favorisant les extraditions, y compris d’opposants, vers la Chine continentale.
Manifestations interdites
La dispersion brutale de ces manifestants par la police n’avait pas empêché une forte mobilisation en faveur de la démocratie pendant plus de sept mois. Les autorités chinoises ont refusé de céder et ont imposé à Hong Kong une loi dite de sécurité nationale, qui a permis l’arrestation de plus d’une centaine de personnes, dont Agnes Chow.
Des dizaines d’entre elles ont été traduites en justice, dont le magnat de la presse hongkongais, Jimmy Lai. La plupart n’ont pas bénéficié d’une libération sur caution et risquent des peines de prison à vie s’ils passent en jugement.
Les manifestations sont désormais presque toutes interdites mais les anniversaires, comme celui de samedi, restent des moments de tension.
Vendredi, deux militants d’un groupe pro-démocratie ont été arrêtés après avoir été accusés d’appeler à un rassemblement interdit.
La semaine dernière, les autorités ont à nouveau interdit le rassemblement commémorant la répression de la place Tiananmen, et la police avait cette fois bloqué tous les accès au parc Victoria, où cette veillée aux chandelles se tenait chaque année depuis 32 ans.
S’ils ne pouvaient entrer dans le parc, de nombreux Hongkongais n’ont toutefois pas renoncé à manifester en allumant des bougies ou la lumière de leur téléphone portable, dans les rues adjacentes et un peu partout en ville.
Avec AFP