À Rome, dans un Stadio Olimpico rouvert au public pour la première fois depuis plus d’un an, l’Italie renaissante de Roberto Mancini lance vendredi l’Euro de football face à la piégeuse Turquie de Senol Günes.
Trois ans après avoir manqué le Mondial-2018, l’Italie veut se “refaire” à l’occasion de l’Euro de football qu’elle inaugure, vendredi 11 juin, chez elle à Rome contre la Turquie, a assuré jeudi le capitaine des Azzurri Giorgio Chiellini.
Le sélectionneur italien Roberto Mancini a reconnu qu’il aurait préféré un stade plein pour soutenir les Azzurri, mais “après avoir été habitué à ce qu’il n’y ait personne, avoir 16 000 spectateurs (soit de l’ordre de 25 % de la capacité) est déjà un premier pas”.
“Le premier match est toujours le plus difficile, il faut être libre mentalement (…). Si on fait les choses comme on sait les faire, avec tranquillité, on va y arriver”, a ajouté celui qui, depuis trois ans, a reconstruit la Nazionale après l’avoir prise au plus bas, absente de la Coupe du monde pour la première fois en 60 ans.
Un match test
Face à une Turquie toujours difficile à manier et rarement aussi dangereuse que lors des grands rendez-vous, l’Italie va rapidement savoir si elle peut avoir son mot à dire, aux côtés des grands favoris de l’Euro.
Avec Mancini, elle a retrouvé du jeu et de la confiance, grâce à des qualifications sans fausse note pour l’Euro (dix victoires en dix matches) puis pour le prochain Final 4 de la Ligue des Nations (en octobre).
“On a réussi à transformer la déception en enthousiasme et en envie de bien faire”, a souligné jeudi le capitaine Giorgio Chiellini en assurant que l’Italie avait une “immense” envie de “se refaire”.
Mais si elle reste sur une impressionnante série de 27 matches sans défaite, l’Italie n’a rencontré que peu de ténors et reste encore une promesse à confirmer. “C’est un vrai groupe, ils savent que personne n’est une star pouvant, seule, sortir les autres du pétrin : pour y arriver, ils doivent le faire ensemble”, a estimé jeudi l’ex-international Alessandro Del Piero dans le Corriere della Sera.
Alessandro Nesta n’est pas moins optimiste sur les chances italiennes : l’ex-joueur de la Lazio Rome, star de la cérémonie d’ouverture aux côtés de Francesco Totti, la légende de la Roma, retient notamment dans la Gazzetta dello Sport “un beau mélange de jeunesse et d’expérience”.
Côté expérience : l’inoxydable charnière centrale Bonucci-Chiellini (plus de 200 sélections à eux deux). Côté jeunesse : la fougue de l’étoile montante Nicolo Barella, les jambes de Federico Chiesa mais aussi l’importance dans la cage du déjà rodé Gianluigi Donnarumma, qui devra toutefois oublier un peu les discussions sur son avenir en club.
Marco Verratti, pièce maîtresse de Mancini, devrait manquer ce match inaugural, le milieu du Paris SG ayant tout juste repris l’entraînement groupé après sa blessure au genou début mai avec le Paris SG. Manuel Locatelli devrait le remplacer, aux côtés du précieux Jorginho, récent vainqueur de la Ligue des champions avec Chelsea.
La Turquie en position d’outsider
Côté turc, Senol Günes, l’entraîneur qui avait emmené le pays sur le podium de la Coupe du monde (3e) en 2002, comptera notamment sur la grande forme du vétéran Burak Yilmaz, 35 ans, champion de France avec Lille.
Mais Donnarumma gardera aussi un œil attentif sur son partenaire de l’AC Milan Hakan Calhanoglu et sur un autre Lillois, Yusuf Yazici, venu lui mettre trois buts à San Siro (3-0) en novembre en Ligue Europa.
Si la Turquie est en théorie la nation la plus faible du Groupe A (29e au classement Fifa, derrière l’Italie, la Suisse et le pays de Galles), elle est un vrai outsider. Avec sa défense de fer (3 buts encaissés en qualifications), elle avait notamment fait plier la France. “Nous n’avons peur de personne sur le terrain. Nous voulons débuter la compétition de la meilleure des façons”, promet Yilmaz.
Gallois et Suisses débuteront samedi à Bakou, à plus de 3 000 kilomètres de Rome, dans cet inédit Euro itinérant.
Avec AFP