Direction l’Europe. Cinq mois après son élection, Joe Biden s’envole pour son premier déplacement international. Un marathon diplomatique de huit jours pour incarner le retour du leadership américain et tourner la page de la présidence Trump.
“L’Amérique est de retour, l’alliance transatlantique est de retour”. Le 19 février, lors de son premier grand discours de politique étrangère, le président américain signalait, de manière on ne peut plus claire, sa volonté de restaurer les relations transatlantiques et de tourner la page de la politique isolationniste de Donald Trump.
Quatre mois plus tard, c’est ce message que Joe Biden compte incarner lors de sa première sortie internationale, en Europe. Un déplacement de huit jours pour “mobiliser les démocraties du monde entier”, lors de sommets avec les partenaires du G7, de l’Europe et de l’Otan, également marqué par une première rencontre avec le président, russe Vladimir Poutine.
Le périple du président américain et de sa femme Jill débute mercredi au Royaume-Uni, où s’ouvrira vendredi la réunion du G7. Joe Biden doit rendre visite au personnel de l’armée de l’air américain à Mildenhall, dans le sud-est de l’Angleterre, la seule base américaine de ce type en Europe. L’occasion de rappeler la “relation spéciale” qui unit Londres à Washington depuis des décennies, avant une première rencontre, jeudi, avec le Premier ministre britannique, Boris Johnson, durant laquelle devraient être abordés l’après Brexit et les tensions entre le Royaume-Uni et l’UE au sujet de l’Irlande du Nord.
La pandémie de Covid-19 sera au menu du sommet du G7, qui débute vendredi en Cornouailles, dans le sud-ouest de l’Angleterre. Accusé de faire cavalier seul sur la question des vaccins, Joe Biden souhaite corriger le tir en réaffirmant l’implication des États-Unis au sein du programme Covax, mis en place pour assurer une distribution équitable des vaccins, notamment aux pays à faibles revenus. La lutte contre le réchauffement climatique et la relance des économies suite à la pandémie seront également abordés, alors que Joe Biden souhaite lancer un projet massif d’investissement dans les infrastructures, pour “surpasser” la Chine. Enfin, dimanche, avant de s’envoler pour Bruxelles, les Biden rencontreront la reine Elizabeth II au château de Windsor.
Les deux jours suivants seront consacrés aux rencontres avec les partenaires de l’Otan et les leaders européens. La sécurité du bloc sera au programme, dans un contexte d’incertitude quant à l’avenir de l’Alliance, que Donald Trump jugeait trop coûteuse et avait menacé de quitter. Plusieurs entretiens bilatéraux sont prévus, dont une rencontre avec le président français, Emmanuel Macron, ainsi qu’un entretien privé avec le président turc Recep Tayyip Erdogan. La tension entre la Turquie et les États-Unis est montée d’un cran depuis l’arrivée à la Maison Blanche de Joe Biden, qui a qualifié le président Erdogan d’autocrate, critiqué sa politique vis-à-vis des Kurdes et reconnu, en avril, le génocide arménien.
Le premier voyage international de Joe Biden sera marqué par une autre rencontre délicate, et non des moindres : celle avec le président russe Vladimir Poutine, mercredi à Genève. Alors que son prédécesseur se gardait de toute critique vis-à-vis de la Russie, allant parfois jusqu’à remettre en cause les annonces de sa propre administration, Joe Biden a, quant à lui, rapidement imposé une série de sanctions contre Moscou, notamment pour cyberattaques et espionnage, allant jusqu’à qualifier le pays de principale menace pour “l’ordre libéral international”.
Au cours de cet entretien devraient être abordés plusieurs sujets dont le sort de l’opposant russe Alexeï Navalny, emprisonné en Russie, le soutien de Moscou au régime biélorusse ou bien encore la question du contrôle des armes nucléaires. La Maison Blanche a d’ores et déjà fait savoir qu’aucune avancée significative n’était attendue de cet entretien, qui clôturera le premier marathon diplomatique du président américain, avant son retour à Washington.