La Turquie et la Grèce ont eu, samedi, des échanges verbaux durs au sujet de la conversion de la basilique Sainte-Sophie en mosquée au lendemain de la première prière musulmane dans l’édifice byzantin.
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Sainte-Sophie, édifice de la discorde ? L’ex-basilique, redevenue mosquée à l’initiative du président turc Recep Tayyip Erdogan, a été l’objet samedi 25 juillet de vifs échanges entre la Turquie et la Grèce, au lendemain de la première prière musulmane dans l’édifice byzantin.
La Grèce a vivement critiqué cette conversion de Sainte-Sophie, signe de relations tendues entre les deux États. Et à travers le pays, les cloches des églises orthodoxes ont retenti en guise de deuil.
“La Grèce a montré une fois de plus son hostilité envers l’islam et la Turquie”, a réagi samedi le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué. Le ministère a aussi condamné les critiques du gouvernement grec et des membres du Parlement, ainsi que l’incendie d’un drapeau turc dans la ville grecque de Thessalonique.
>> À voir, notre Débat : “Sainte-Sophie : la mosquée de la discorde ?”
Des milliers de Turcs, dont le président Recep Tayyip Erdogan, ont afflué vendredi 24 juillet autour de la mosquée Ayasofya – nom turc de l’ex-basilique Sainte-Sophie d’Istanbul – pour les premières prières du vendredi depuis que le chef de l’État a rétabli son statut de mosquée il y a deux semaines.
Inaugurée en 537 par l’empereur byzantin Justinien, la basilique byzantine Hagia Sophia (“sagesse divine”) avait été convertie en mosquée par les Ottomans au XVe siècle, avant sa transformation en musée en 1934 par le fondateur de la République turque, Mustafa Kemal Atatürk, par voie de décret.
Le Conseil d’État turc a jugé il y a deux semaines que ce décret gouvernemental était illégal, permettant à Recep Tayyip Erdogan de prendre un nouveau décret présidentiel rétablissant le statut de mosquée de l’édifice.
Avec Reuters