Le vice-président du Conseil souverain du Soudan et chef des forces d’action rapide, le lieutenant-général Mohamed Hamdan Dagalo, a adressé un appel sincère à l’ensemble du pays, touché par une guerre civile qui dure depuis dix ans, pour la paix, la démocratie, contre la discrimination et les menaces internes et extérieures. Un véritable appel à la réconciliation nationale.
Le conflit tribal au Sud-Soudan a fait 105 morts et 291 blessés au cours de la semaine écoulée, selon le nouveau bilan fourni par le ministère de la santé du Nil Bleu. Le vice-président Dagalo a déclaré que son gouvernement était prêt à “entrer en guerre” en raison de l’instabilité interne du pays qui “menace son existence même”.
Voici son appel à la Nation :
“Tout d’abord, je voudrais exprimer ma plus profonde tristesse pour chaque âme qui est morte injustement dans l’État du Nil Bleu, au Darfour, au Soudan oriental, à Khartoum et dans tout le pays. Je fais appel à vous ici aujourd’hui alors que le Soudan est confronté à une crise dangereuse qui met en danger notre unité, notre sécurité, notre protection et notre tissu social, et nous oblige tous à nous arrêter et à regarder en nous-mêmes – honnêtement et sincèrement – et à nous interroger sur notre responsabilité nationale et notre morale.
La propagation du conflit tribal au Soudan est une effusion de sang insensée, et la montée des voix de la haine et du racisme conduira inévitablement notre pays à l’effondrement. Je ne participerai jamais à ce désastre et je ne me tairai pas. Nous devons demander des comptes à tous ceux qui menacent notre pays et notre peuple. Je suis de près et je suis pleinement conscient des menaces internes et externes auxquelles notre pays est confronté. J’appelle tous les honorables patriotes des forces politiques, révolutionnaires et sociales à s’unir et à travailler ensemble pour faire face aux menaces et trouver des solutions politiques urgentes.
Il est temps de se concentrer et d’ouvrir les yeux sur l’incroyable malheur qui s’est abattu sur notre nation. Cher peuple soudanais. Vous avez peut-être vu les décisions prises par le président du Conseil de souveraineté transitoire : le 4 juillet, le commandant en chef des forces armées, le lieutenant-général Abdel Fattah Al-Burhan, par lequel nous nous sommes engagés à ne pas nous accrocher à une autorité qu’elle pourrait conduire à de nouvelles effusions de sang et affecter la stabilité de notre pays.
Nous avons donc décidé, ensemble, de donner la possibilité aux forces politiques révolutionnaires et nationales de négocier et de parvenir à un accord sans l’interférence de la composante militaire, conformément à notre rôle inscrit dans la Constitution et la loi.
Je demande donc à toutes les forces politiques révolutionnaires et nationales de se dépêcher de trouver des solutions pour établir un gouvernement dirigé par des civils et finaliser ses institutions.
Cher peuple soudanais, je ferai de mon mieux pour continuer à aider notre pays à surmonter tous les défis, à lui tendre une main forte pour le sortir du gouffre et à rétablir l’ordre et la sécurité.
Chers Soudanais, j’ai passé ces dernières semaines au Darfour et j’y retournerai pour poursuivre ma mission, mettre en œuvre et achever l’accord de paix. J’ai été choqué par les destructions massives laissées par des années de guerre et de marginalisation, par le niveau des conflits et des luttes qui font encore rage parmi les habitants de cette région, par la propagation de la pauvreté, par les services fournis à la population et par l’absence d’un État de droit.
J’ai déployé des efforts concertés, qui ont jusqu’à présent donné des résultats prometteurs, pour mettre fin aux conflits et promouvoir l’État de droit. Avec nos partenaires, je poursuivrai le travail qu’ils ont commencé, tant que chaque centimètre carré de notre pays jouira de la sécurité et de la stabilité, afin de vaincre une fois pour toutes le racisme et la haine. Compte tenu de la grande diversité de notre peuple ici au Soudan, nous devons mettre un terme à toutes les formes de discrimination.
Tous les êtres humains sont les mêmes. Il n’y a pas de différence entre les uns et les autres, entre une tribu et une autre, entre une race et une autre. Dieu nous a créés à partir de l’argile et nous retournerons vers Dieu, qui nous récompensera. Dieu récompensera ceux qui font le bien et punira de leurs péchés ceux qui ont mal agi.
En conclusion, je réitère mon engagement total à sauvegarder les objectifs de la glorieuse révolution de décembre et à protéger la période de transition menant à une véritable transformation démocratique et à des élections libres et équitables, à réformer le secteur militaire et de sécurité et à mettre en œuvre l’accord. de paix de Juba, y compris la mise en place d’arrangements de sécurité qui créent une armée professionnelle unie reflétant la pluralité et la diversité du Soudan, qui préserve sa sécurité et sa souveraineté et repousse toutes les formes d’agression.
Je renouvelle également l’appel à nos frères qui portent les armes à nous rejoindre dans notre mouvement pour la paix. Vive le Soudan, libre et indépendant, et que Dieu protège notre pays et notre peuple. “a conclu le Vice-président du Soudan, le Général Dagalo.
