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Les relations UE-Malte dans le saloon de la dernière chance après l’élection historique de Roberta Metsola

La semaine dernière, la recordwoman Roberta Metsola (photo) a effectué sa première visite officielle depuis qu’elle est devenue, au début de l’année, la plus jeune présidente du Parlement européen. La décision de Roberta Metsola de revenir dans son pays natal en tant que premier ressortissant maltais à diriger une institution européenne était évidente mais hautement symbolique.

Accueillie en héros, Mme Metsola a rencontré le président maltais, George Vella, et s’est acquittée de ses fonctions officielles, tandis qu’un sentiment de positivité envahissait l’île. En coulisses, cependant, les tensions entre l’Union européenne et son plus petit État semblent atteindre un niveau record.

La visite de Mme Metsola à Malte intervient à un moment important. Son ascension fulgurante contraste fortement avec la descente aux enfers géopolitique de son propre pays après une série de scandales de corruption impliquant une pléthore d’hommes politiques, d’entreprises nationales et d’entités étrangères hostiles ces dernières années. Malgré tous les succès de Metsola, Malte subit aujourd’hui l’indignité d’être qualifiée d'”État à haut risque” pour le blanchiment d’argent et la corruption, en tant que seul membre européen de la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI) depuis juin 2021.

La nation insulaire a également été considérée comme renforçant ses liens avec des alliés douteux, passant sous la coupe des États chinois et russe. Metsola a été devancé par le président chinois Xi, dont l’appel téléphonique à George Vella a constitué le premier engagement international majeur du premier ministre maltais cette année. Xi a invité Vella à se rendre en Chine dans le courant de l’année, tandis que Vella a promis de soutenir la Chine sur la scène internationale dans ses relations avec l’ONU.

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La Russie, quant à elle, considère son influence à Malte comme un atout stratégique important et envisage d’utiliser l’île méditerranéenne comme base navale. Le système de passeport doré de Malte, qui offre à la Russie une brèche par laquelle son argent sale et son influence peuvent s’infiltrer en Europe, est considéré comme un sabotage par l’UE. L’espoir que les États membres de l’UE présentent un front uni à un moment de grande tension internationale en Ukraine n’a clairement pas atteint Malte. L’hégémonie occidentale est mise à mal sous le nez de l’UE.

Il est quelque peu surprenant que Metsola n’ait pas saisi l’occasion d’adopter une ligne plus dure sur ces développements. Dans sa vague déclaration publique, Metsola a insisté sur la nécessité de rendre des comptes et de rendre la justice, mais n’a pas insisté auprès du président Vela sur les questions de corruption et d’influence étrangère lors de leur rencontre.

C’est sur la question de la liberté de la presse que Metsola a réussi à faire une percée. Elle a déposé une couronne de fleurs sur le site de l’assassinat de la journaliste maltaise Daphne Caruana Galizia et a lancé un avertissement: le Parlement européen continuera à exiger la vérité, la justice et la responsabilité de ce meurtre.

Ses commentaires contrastent fortement avec le refus du gouvernement de l’actuel Premier ministre Robert Abela de mettre en œuvre les recommandations de la commission d’enquête publique sur la mort de Daphne Caruana Galizia, qui a conclu à la responsabilité de l’État.

Le Premier ministre Abela a brillé par son absence lors de la visite de Metsola, lui-même empêtré dans une série de scandales. Les dernières allégations à l’encontre d’Abela, qui ont été dévoilées au cours du week-end, concernent des transactions immobilières avec un homme qui aurait été impliqué dans une opération d’enlèvement ainsi que dans la contrebande de stupéfiants et le blanchiment d’argent. La galerie d’associés d’Abela risque d’entraver ses chances de réélection lorsque le pays se rendra aux urnes dans les mois à venir.

L’UE compte sur Metsola pour maintenir cette attitude pragmatique et tenter de mettre de l’ordre dans ses affaires. Elle a les atouts politiques pour faire la différence, mais le chemin à parcourir semble bifurquer.

D’un côté, Metsola pourrait devenir une force motrice au sein de l’UE pour faciliter la réhabilitation du système politique et financier de Malte. La décision risquée d’élire Metsola, compte tenu des nombreux problèmes de son pays, s’avère payante, car elle apporte une perspective nouvelle, qui n’est pas entachée par une association avec le club des vieux garçons corrompus du régime d’Abela.

Ou alors, Malte est tout simplement trop loin et la tâche est trop grande pour Metsola, même avec la puissance de l’UE derrière elle. Si le bloc commercial ne peut pas résoudre le problème de Malte maintenant que le leader du PE est originaire de ses côtes, il ne le pourra certainement jamais.

La présidence de Metsola aura finalement d’énormes ramifications pour Malte et l’UE. Jusqu’à présent, l’UE n’a pas réussi à agir de manière adéquate pour combattre les problèmes sismiques présentés par son plus petit membre. Metsola doit immédiatement endiguer la vague de corruption et d’influence étrangère hostile et ramener son pays du froid.

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