David DePape, inculpé pour la violente attaque de Paul Pelosi, le mari de la patronne des démocrates à la Chambre des représentants américaine, a plaidé non coupable mardi et a été placé en détention provisoire.
L’homme soupçonné d’avoir sauvagement agressé le mari de la cheffe des démocrates au Congrès Nancy Pelosi, avec l’espoir de s’en prendre à elle, a plaidé non coupable mardi 1er novembre devant une juge de San Francisco, selon plusieurs médias américains.
Après une brève comparution en tenue orange de détenu, David DePape a été placé en détention provisoire par la magistrate, selon le quotidien californien San Francisco Chronicle. Cet homme de 42 ans a également été interdit de tout contact avec Nancy Pelosi ou son mari, et de s’approcher à moins de 135 mètres de leur maison de San Francisco, où l’agression a eu lieu vendredi.
Lors de son attaque, le suspect projetait de “briser les rotules” de la parlementaire si elle n’avouait pas les “mensonges” du camp démocrate, selon un document judiciaire fédéral.
Il s’était introduit vendredi matin dans le domicile du couple, à San Francisco, équipé notamment de corde, de paires de gants et de ruban adhésif, selon le ministère de la Justice. Nancy Pelosi se trouvait à Washington ce jour-là. Avant d’être agressé au marteau, son mari Paul Pelosi, 82 ans, a eu le temps d’appeler le numéro d’urgence 911.
Nouveaux chefs d’inculpation
Les autorités américaines pensent que le suspect avait l’intention de kidnapper la responsable, un chef d’inculpation fédéral qui pourrait lui valoir jusqu’à 20 ans de prison. Avoir agressé son mari lui fait encourir une autre peine de prison pouvant aller jusqu’à 30 ans.
Lundi soir, la procureure de San Francisco a annoncé une volée de nouveaux chefs d’inculpation, notamment tentative de meurtre et cambriolage, cette fois au niveau local et non fédéral. Selon elle, il s’agissait d’une attaque “au mobile politique”.
David DePape, qui vivait dans un garage dans une petite ville près de San Francisco, avait partagé sur les réseaux sociaux ces derniers mois des publications affirmant que les élections avaient été volées ou que les vaccins anti-Covid ne fonctionnaient pas. Selon la fille d’une de ses anciennes compagnes, il s’était récemment tourné vers le complotisme d’extrême droite.
Santé mentale
Face à la presse, son avocat commis d’office, Adam Lipson, a expliqué mardi vouloir “évaluer (s)a santé mentale”. “Il y a beaucoup de spéculations concernant la vulnérabilité de M. DePape à la désinformation et c’est certainement quelque chose que nous allons examiner”, a ajouté le conseil.
L’agression, qui s’est produite à une dizaine de jours des élections de mi-mandat, lors desquelles les démocrates risquent fort de perdre leur majorité à la Chambre des représentants, a propulsé la désinformation et ses impacts délétères au rang de thème de campagne.
Dans un discours vendredi soir, le président Joe Biden a averti que la désinformation pouvait influencer les personnes qui ne sont “pas totalement équilibrées”.
En parallèle, le nouveau patron de Twitter, Elon Musk, a relayé – avant de l’effacer – une théorie complotiste qui tentait de minimiser la portée de cette agression en suggérant qu’il s’agissait d’un rendez-vous à caractère sexuel qui aurait dérapé.
Avec AFP