Toute la semaine, France 24 sillonne le fleuve Mississippi dans le sud des États-Unis, à l’occasion des élections de mi-mandat du 8 novembre prochain, pour en comprendre les enjeux. Pour le deuxième épisode de cette série, Fanny Allard, correspondante aux États-Unis, s’est rendue dans le Wisconsin pour évoquer la question de l’avortement.
À La Crosse dans le Wisconsin, le long du fleuve Mississippi, avorter n’est plus possible. Depuis la révocation de l’arrêt Roe vs Wade qui garantissait aux femmes le droit à l’avortement au niveau fédéral depuis 1973, les femmes ne peuvent plus interrompre leur grossesse. Le Wisconsin applique donc une loi de 1849.
Tombée enceinte par accident au mois de mai, Sam White a 23 ans, étudiante, a dû avorter à 230km de chez elle à cause de la révocation de l’arrêt Roe vs Wade par la Cour suprême des États-Unis. “Une amie devait me conduire, elle est arrivée chez moi, tout était prêt et j’ai reçu une notification d’AP sur mon téléphone qui disait que Roe était annulé. L’instant d’après je recevais un coup de fil du planning familial pour me prévenir qu’ils ne pourraient pas me voir car l’avortement était devenu illégal. J’étais furieuse, pour l’impact de cette décision sur notre pays et pour son impact sur moi.”
Étudiante le jour, serveuse la nuit, la jeune femme n’aurait pas eu les moyens d’élever un enfant seule. Elle a finalement pu se rendre dans l’état voisin du Minnesota pour interrompre sa grossesse.
>> À lire aussi sur France 24 : Avorter au texas est devenu quasi-impossible
À l’aube des élections de mi-mandat, la question est devenue un enjeu pour des militants pro-avortement qui se mobilisent. Pour les femmes, le seul espoir d’un retour en arrière est de voter le 8 novembre.