Face aux critiques, le chef de la police sud-coréenne a reconnu, mardi, que les forces de l’ordre avaient reçu de multiples signalements de danger imminent avant la bousculade d’Halloween dimanche à Séoul, qui a fait 156 morts. Il estime que leur réponse a été “insuffisante”.
Un aveu de faiblesse. Le chef de la police sud-coréenne a déclaré, mardi 1er novembre, que les forces de l’ordre avaient reçu de multiples signalements de “danger de manière urgente” avant la bousculade mortelle de Halloween dimanche à Séoul et jugé “insuffisante” la manière avec laquelle ces informations ont été traitées.
La police savait “qu’une foule importante s’était réunie avant même que se produise l’accident”, a estimé le chef de la police nationale, Yoon Hee-keun.
Au moins 156 personnes, principalement des jeunes, ont été tuées, et des dizaines de personnes blessées, dans un mouvement de foule samedi soir lors de la première fête de Halloween depuis la pandémie à Séoul, dans le quartier populaire d’Itaewon.
Environ 100 000 personnes étaient attendues, mais en raison du caractère non-officiel de l’événement, ni la police ni les autorités locales n’ont géré la foule de manière active. La police a expliqué avoir déployé 137 agents à Itaewon pour Halloween, alors que 6 500 officiers de police étaient mobilisés pour une autre manifestation dans la capitale sud-coréenne à laquelle n’ont participé que 25 000 personnes, selon les médias locaux.
Les autorités accusées de manque d’anticipation
Sur Internet et dans la presse, les critiques ont fusé contre les autorités, accusées de manque d’anticipation. De nombreux utilisateurs de réseaux sociaux ont ainsi accusé la police d’avoir complètement omis de contrôler la foule.
Des critiques d’autant plus virulentes que les forces de l’ordre sud-coréennes sont maîtresses dans le contrôle des foules, dans un pays où les nombreuses et fréquentes manifestations sont souvent encadrées par un nombre d’agents supérieur à celui des participants.
Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a jugé que son pays devait améliorer d’urgence son système de gestion des foules nombreuses à la suite de la catastrophe.
“La sécurité des personnes est importante… Qu’il y ait ou non un organisateur à un événement”, a-t-il estimé lors d’une réunion gouvernementale. Yoon Suk-yeol a appelé le pays à acquérir des “compétences numériques de pointe” pour améliorer sa gestion des foules.
Mais des observateurs ont affirmé que ces outils existent déjà et n’ont pas été employés à Itaewon. En effet, la mairie de Séoul dispose d’un système de contrôle de la foule en temps réel qui utilise les données des téléphones portables pour prédire la taille de l’assistance à un événement, mais il n’a pas été utilisé samedi soir, selon les médias locaux.
Avec AFP