L’Afrique du Sud a regretté, jeudi, l’alerte sur un risque d’attentat à Johannesburg diffusée la veille par l’ambassade des États-Unis à Pretoria. Le président Cyril Ramaphosa l’a jugée “malencontreuse” car susceptible de créer la panique et n’ayant fait l’objet d’aucune discussion préalable.
“Il est assez malencontreux que les États-Unis émettent ce genre d’avertissement sans en avoir discuté le moins du monde avec nous.” Ce sont les mots utilisés par le président sud-africain Cyril Ramaphosa, jeudi 27 octobre, pour qualifier l’alerte sur un risque d’attentat à Johannesburg diffusée par l’ambassade américaine à Pretoria.
L’ambassade des États-Unis en Afrique du Sud a publié mercredi sur son site un avis prévenant que son gouvernement avait “reçu des informations selon lesquelles des terroristes pourraient prévoir de mener un attentat ciblant de larges rassemblements dans le périmètre autour de Sandton”, riche banlieue au nord du centre de Johannesburg, samedi prochain.
“Toute forme d’alerte viendra du gouvernement sud-africain et il est malencontreux qu’un autre gouvernement publie une telle menace, de manière à créer la panique parmi les nôtres”, a déclaré Cyril Ramaphosa lors d’une conférence de presse à Pretoria, aux côtés du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez – en visite dans le pays.
Le gouvernement “travaille 24 heures sur 24 pour vérifier et regarder de près ce message qui est venu de la part des États-Unis”, a ajouté le président sud-africain.
“Le gouvernement sud-africain sera le premier à informer le public de toute menace imminente”
Jeudi matin, la ministre sud-africaine des Affaires étrangères Naledi Pandor avait affirmé que le gouvernement s’inquiétait de la menace terroriste. “Nous sommes très préoccupés par le terrorisme après l’alerte dont l’ambassade des États-Unis nous a informés, il est clair que nos organes de sécurité sont attentifs à cette question”, a-t-elle dit dans un communiqué.
Mercredi soir, quelques heures après l’alerte américaine qui s’est diffusée comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux et via les groupes WhatsApp de quartiers ou d’écoles de Johannesburg, le gouvernement expliquait laconiquement qu’elle s’inscrivait simplement dans “la communication habituelle du gouvernement américain à ses citoyens”.
“Les menaces sont évaluées en permanence et des mesures sont prises pour assurer la sécurité de tous. En cas de besoin, le gouvernement sud-africain sera le premier à informer le public de toute menace imminente”, avait rassuré le communiqué gouvernemental. “Nous travaillons d’arrache-pied pour assurer la sécurité de notre nation et de son peuple.”
Aucun attentat n’a endeuillé l’Afrique du Sud ces dernières années.
Le site d’information en ligne News 24, citant plusieurs sources policières anonymes, avance que la cible samedi pourrait avoir été une Gay pride prévue dans le quartier de Sandton ou le spectacle d’un humoriste juif.
Plus d’un millier de soldats sud-africains combattent depuis juillet 2021 au Mozambique voisin, pour aider l’armée aux prises avec des groupes armés jihadistes qui sèment la terreur depuis cinq ans, ayant fait 4 300 morts et un million de déplacés.
Lundi, plusieurs ambassades de pays occidentaux, dont celle des États-Unis, avaient conseillé à leurs citoyens de limiter leurs déplacements au Nigeria en raison d’une menace accrue d’attaques terroristes.
Avec AFP