Politique zéro Covid, crise immobilière, chômage… L’économie chinoise ralentit et près de 20 % des moins de 24 ans sont au chômage. Une crise de l’emploi qui embarrasse le Parti communiste, dont le XXe congrès s’achève samedi.
Le XXe congrès du Parti Communiste chinois (PCC) s’achève samedi 22 octobre et le président Xi Jinping – en route pour un troisième mandat à la tête du pays – devrait en sortir encore plus puissant. Du jamais vu depuis Mao. Pourtant, l’économie chinoise ralentit, entre politique zéro Covid, crise immobilière et chômage des jeunes.
À Shanghaï, Zhang Jialiang a choisi un domaine longtemps prospère en Chine : le transport maritime. Mais tout juste diplômé, celui-ci est déjà au chômage et peine à trouver un emploi depuis des mois.
“J’ai envoyé des candidatures pour plus de 70 postes, mais je n’ai reçu que deux ou trois réponses pour des entretiens, explique-t-il à France 24.
Repéré avant la fin de ses études par une grande entreprise de fret, il était promis à un avenir confortable. Mais son contrat est suspendu sine die, le secteur souffrant de la politique zéro Covid.
“J’ai toujours pensé que ma carrière était toute tracée. Mais cette année, à cause de la pandémie, il y a trop d’incertitudes… Aujourd’hui, je ne peux pas savoir de quoi l’avenir sera fait.”
Désengagement de la jeunesse
Comme Zhang, près de 20 % des moins de 24 ans ne trouvent pas de travail en Chine, du jamais vu. Pourtant Xi Jinping lui-même les encourage à participer au développement économique du pays.
“Les jeunes en Chine vivent une époque extraordinaire. Ils ont des opportunités incomparables pour faire montre de leurs talents, et des perspectives sans précédents pour réaliser leurs rêves”, a affirmé le président chinois.
Mais beaucoup ne croient plus à ces perspectives, et refusent la productivité à tout prix. Le désengagement de la jeunesse a même un nom devenu viral : tang ping, soit “rester couché”.
Sur les réseaux sociaux, ils partagent leurs désillusions : “Cela fait quatre mois que je ‘reste couché’, et vous ? Depuis combien de temps vous êtes au chômage ?” ; “Je me sens abandonné par le monde alors je ‘reste couché’ tous les jours”, peut-on notamment lire.
Face aux difficultés économiques certains n’ont d’autre choix que de se débrouiller par eux-mêmes. À l’instar de Fu Ningjie, ancien agent immobilier qui vend désormais des brochettes pour s’en sortir.
“C’est de plus en plus difficile de gagner correctement sa vie”, confie-t-il à France 24. Les salaires ne sont pas aussi élevés qu’avant, les primes baissent aussi. En plus à Shanghai, le loyer et le coût de la vie sont très élevés.”
Et cette crise de l’emploi pourrait encore s’aggraver avec le ralentissement de l’économie chinoise : selon les prévisions cette année, la Chine devrait enregistrer sa plus faible croissance depuis au moins quarante ans.