Nouvel homme fort du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré a été investi vendredi président de transition par le Conseil constitutionnel. Il avait pris le pouvoir lors d’un coup d’État le 30 septembre.
Après avoir été désigné président de transition du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré a été investi vendredi 21 octobre président de transition par le Conseil constitutionnel.
“Je jure devant le peuple burkinabè et sur mon honneur de préserver, de respecter, de faire respecter et de défendre la Constitution, la charte de la transition et les lois” du Burkina Faso, a déclaré, main droite levée, Ibrahim Traoré en prêtant serment devant le Conseil constitutionnel.
“Le Conseil prend acte de votre serment (…) et vous renvoie à l’exercice de vos fonctions”, a indiqué le président par intérim du conseil constitutionnel, Bouraima Cissé, adressant les félicitations des Sages au capitaine Traoré.
C’est le deuxième putschiste que le Conseil constitutionnel investit en huit mois, après la prestation de serment du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, arrivé au pouvoir par un coup d’État fin janvier, avant d’être lui-même renversé le 30 septembre.
“L’existence de la nation est en péril”, a déclaré Ibrahim Traoré après son investiture, en référence aux attaques jihadistes récurrentes qui minent le pays.
“Nous sommes confrontés à une crise sécuritaire et humanitaire sans précédent. Nos objectifs ne sont autres que la reconquête du territoire occupé par ces hordes de terroristes”, a-t-il ajouté, vêtu d’un treillis de combat ceint d’une écharpe aux couleurs du Burkina Faso, la tête coiffée d’un béret rouge et d’un masque laissant apparaître seulement ses yeux.
Un mandat qui doit prendre fin en juillet 2024
L’audience s’est tenue devant les représentants des corps constitués, de l’armée, et des “forces vives” du pays. Aucun représentant étranger n’a assisté à la cérémonie de prestation de serment.
Quelques heures plus tôt, l’accès au Conseil était filtré par un important dispositif des forces de sécurité autour du siège de l’institution à Ouagadougou, a constaté un journaliste de l’AFP.
Cette investiture était prévue par la charte de la transition adoptée la semaine dernière par les assises nationales, rassemblant les forces vives du pays, ayant désigné à l’unanimité le capitaine Traoré, “président de la transition, chef de l’État, chef suprême des forces armées nationales”.
L’article 4 de cette charte souligne que “le mandat du président de la transition prend fin avec l’investiture du président issu de l’élection présidentielle”, scrutin prévu en juillet 2024.
Le 24 janvier, des militaires emmenés par le lieutenant-colonel Damiba et regroupés au sein d’une junte appelée Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), avaient renversé le président Roch Marc Christian Kaboré, accusé d’incapacité face aux attaques jihadistes qui se sont multipliées au Burkina Faso.
Mais ces attaques n’ont pas cessé en huit mois et, face à la dégradation constante de la situation, un nouveau putsch a eu lieu le 30 septembre, qui a porté au pouvoir le capitaine Traoré. “Depuis le 24 janvier, jusqu’au 30 septembre, nous avons constaté des dérives qui ont conduit à un recadrage de cette transition”, a résumé vendredi le capitaine Traoré dans son allocution.
Avec AFP