À cause de la crise économique au Liban, les pharmacies manquent cruellement de médicaments. Une situation qui rend le quotidien des personnes atteintes du cancer du sein, comme Fadia, 29 ans, encore plus difficile. La jeune femme craint une aggravation de sa maladie. Reportage de notre correspondante Joêlle Maroun.
La profonde crise économique traversée par le Liban a entraîné une pénurie de médicaments, qui met en danger la vie de nombreux patients. Fadia, 29 ans, est atteinte d’un cancer du sein au stade 3. Depuis 4 mois et demi, les médicaments qu’elle doit prendre sont introuvables en pharmacie. “Je crains une régression de mon état de santé, je n’ai pas à subir une telle injustice”, se désole la jeune femme libanaise, les larmes aux yeux.
Au Liban, il existe 455 médicaments pour les personnes atteintes de cancer. Mais 80 % de ces médicaments ne sont pas disponibles dans les pharmacies en raison de la crise financière dans le pays, selon l’association Berbera Nassar.
Une population en détresse
Selon le syndicat des pharmaciens, 2 500 nouveaux cas de cancer du sein sont enregistrés chaque année au Liban. De nombreuses patientes s’orientent vers le marché noir pour se procurer des soins. Elles se dirigent aussi vers d’autres pays étrangers.
Pour éviter une aggravation de l’état de santé des patients, les pharmaciens ont développé un “tracking system”. “(Il) consiste à assurer le suivi des médicaments contre le cancer”, précise Joe Salloum, délégué syndicale des pharmaciens. “Cette démarche contribuera, à court terme, à faire en sorte que le médicament soit disponible pour tout le monde.”