Des organisations de la société civile ont appelé, mardi, à stopper l’exploitation aurifère dans une réserve du nord-est de la RD Congo. Cette mine “s’étend rapidement” sur un site du patrimoine mondial qui sert d’habitat à l’okapi, un mammifère en voie de disparition.
Une mine d’or menace l’écosystème des okapis en RD Congo. Plusieurs organisations de la société civile ont appelé, mardi 18 octobre, à stopper l’exploitation aurifère dans une réserve du nord-est du pays.
Cette exploitation “s’étend rapidement dans la Réserve de faune à okapis” (RFO) , menaçant “cet écosystème forestier unique et les communautés locales qui en dépendent”, ont alerté plusieurs ONG, géologues, avocats, etc., à l’occasion de la Journée mondiale de l’okapi, un animal qui ne vit que dans cette région de la RD Congo.
Dans un communiqué transmis notamment par “l’Alerte congolaise pour l’environnement et les droits de l’Homme” (ACEDH), ces groupes de la société civile appellent “le gouvernement de la RD Congo à révoquer la concession minière” accordée à une société chinoise.
Des organisations sont déjà montées au créneau pour dénoncer cette exploitation qu’elles jugent illégale, mais ces militants et les autorités ne sont pas d’accord sur la cartographie délimitant la réserve. Pour les uns, la concession est dans le site classé, pour les autres elle est à l’extérieur.
“Presque plus de faune autour de la mine”
“Cette mine a causé de graves dommages (…) qui s’étendent maintenant même au-delà des limites de la concession”, estime dans le texte Me Olivier Ndoole, secrétaire exécutif de l’ACEDH.
“Il n’y a presque plus de faune autour de la mine (…) Il y a même eu des cas de trafics de peaux d’okapis et d’ivoire d’éléphant par des acteurs armés”, assure de son côté, dans le communiqué, Gabriel Nenungo, coordinateur des géologues d’Ituri, province en proie par ailleurs aux violences de groupes armés.
Selon les organisations de la société civile, la RD Congo, qui vient d’abriter une réunion préparatoire à la prochaine conférence climat (COP27), doit “démontrer publiquement ses engagements environnementaux”. Si le gouvernement “agit maintenant, ce site unique du patrimoine mondial peut encore être sauvé”, espèrent-elles.
Les organisations signataires rappellent que la RFO s’étend sur “plus de 13 000 km² de forêts pour la plupart intactes, qui séquestrent collectivement plus de 100 millions de tonnes de carbone”.
Avec AFP