Le roi Charles III sera couronné le 6 mai prochain, soit huit mois après le décès de la reine Élizabeth II, à l’abbaye de Westminster à Londres, aux côtés de son épouse la reine consort Camilla, a annoncé mardi le Palais de Buckingham. Comme le veut la tradition, la cérémonie religieuse sera dirigée par l’archevêque de Canterbury.
Le roi Charles III sera couronné le 6 mai 2023 à l’abbaye de Westminster à Londres, aux côtés de son épouse la reine consort Camilla, lors d’une cérémonie “tournée vers l’avenir”, a annoncé mardi 11 octobre le Palais de Buckingham.
Huit mois après le décès de la reine Élizabeth II, qui s’est éteinte le 8 septembre à l’âge de 96 ans, la cérémonie religieuse sera dirigée – comme le veut la tradition – par l’archevêque de Canterbury, Justin Welby.
Charles III, 73 ans, sera “oint, béni et consacré” par le chef spirituel de l’Église anglicane, dont le monarque est le gouverneur suprême.
“Le couronnement reflétera le rôle du monarque aujourd’hui et sera tourné vers l’avenir, tout en étant enraciné dans la longue tradition et la pompe de la monarchie”, a précisé le Palais de Buckingham dans un communiqué.
La cérémonie, dans un pays actuellement en proie à une grave crise économique et sociale, devrait garder la structure des couronnements de la monarchie britannique depuis un millénaire, tout en incluant des éléments contemporains.
Les couronnements des monarques britanniques ont lieu depuis 900 ans à l’abbaye de Westminster. Depuis la conquête normande en 1066, la cérémonie a presque toujours été menée par l’archevêque de Canterbury.
L’événement se tient traditionnellement dans les mois qui suivent l’accession au trône. Cette période permet à la fois d’observer le deuil national et le deuil royal, et d’organiser la cérémonie.
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Plus court, moins cher et plus représentatif
Devenue reine le 6 février 1952 à la mort de son père George VI, Elizabeth II avait été couronnée 16 mois plus tard, le 2 juin 1953. Pour la première fois, la cérémonie avait été retransmise à la télévision et regardée par 27 millions de Britanniques, pour 36 millions d’habitants à l’époque.
Célébrée dans les années de l’après-guerre, elle avait duré plus de trois heures, devant 8 251 invités massés dans l’abbaye. Quelque 129 nations et territoires étaient officiellement représentés.
Conformément au souhait de Charles d’une monarchie resserrée, la cérémonie devrait être plus courte, plus petite et moins dispendieuse, mais aussi plus représentative de la diversité du Royaume-Uni moderne.
La capacité de l’abbaye est d’environ 2 000 personnes, ce qui correspond au nombre de personnes – parmi lesquels chefs d’État et membres de familles royales – qui avaient assisté aux funérailles d’État d’Elizabeth II à l’abbaye de Westminster le 19 septembre dernier.
Son fils Charles est automatiquement devenu roi après son décès.
La reine consort Camilla – un titre voulu par Elizabeth II pour la deuxième épouse de son fils – sera aussi couronnée pendant la cérémonie, dont les préparatifs sont connus sous le nom d'”Operation Golden Orb”.
Charles est le roi le plus âgé à accéder au trône dans l’histoire de la monarchie britannique, après les sept décennies de règne d’Elizabeth II, qui avait célébré en juin dernier son jubilé de platine.
Serment du couronnement
Lors de la cérémonie, l’archevêque de Canterbury présente d’abord le nouveau souverain à l’auditoire, qui l’acclame.
Le souverain prononce le serment du couronnement. Par ce “Coronation Oath Act”, rédigé en 1688, il s’engage notamment à “faire tout son possible” pour préserver l’Église anglicane et la religion protestante.
Installé dans la chaise du roi Édouard, trône de bois fabriqué en 1300 et utilisé à chaque couronnement depuis 1626, le roi recevra ensuite onction et bénédiction de l’archevêque.
Charles III recevra enfin ses attributs royaux, notamment un sceptre, puis la couronne, déposée sur sa tête par l’archevêque de Canterbury.
Dix jours de deuil national ont suivi le décès de la reine. Plus de 250 000 personnes ont fait la queue des heures durant pour aller se recueillir devant son cercueil, d’abord à Édimbourg, puis à Londres, à Westminster Hall, la plus ancienne salle du Parlement britannique.
Des milliers d’autres personnes se sont pressées le long des routes pour voir une dernière fois le cercueil de cette reine immensément populaire dans son pays.
Après le décès d’Elizabeth II, Charles a enregistré un bond de popularité (70 % d’opinions favorables) mais reste derrière son fils William (84 %) et l’épouse de ce dernier, Kate (80 %).
Avec AFP