Dans une interview accordée à France 24, Karim Khan, procureur général de la Cour pénale internationale, a réagi à l’ouverture du procès en Guinée sur le massacre du stade de Conakry perpétré voilà 13 ans. Le 28 septembre 2009, lors d’un rassemblement de l’opposition, 156 personnes avaient été tuées et plus de 109 femmes violées par les forces de sécurité. Karim Khan insiste sur l’importance que la justice guinéenne se saisisse de ce cas plutôt que la CPI. Il explique avoir clos l’enquête préliminaire que la CPI avait ouvert sur ce massacre, tout en ajoutant qu’il n’hésiterait pas à la rouvrir si les procédures ne sont pas respectées.
Il affirme que son bureau a également signé un accord avec le président de la junte, le colonel Mamady Doumbouya, qui offre des garanties que le procès sera juste et transparent. Il “félicite” le colonel d’avoir lancé cette procédure, rejetant les critiques sur le risque d’être utilisé pour des raisons politiques par un régime putschiste et sous sanctions internationales. “Je ne m’occupe pas des changements de régime”, affirme-t-il, soulignant que son mandat est de combattre l’impunité, quel que soit le pays et son régime politique.
En Ukraine, il explique que son bureau a une présence continue sur le terrain depuis mai. Il y a des allégations sérieuses de crimes sur lesquelles nous enquêtons. Il se félicite de la bonne collaboration des autorités ukrainiennes mais regrette que la Russie refuse de son côté de collaborer. Il rejette les accusations de la Russie sur la partialité de la CPI, affirmant que la cour suivra les preuves ou qu’elles mènent.