Il est le candidat de l’espoir et du renouveau pour les uns, un démon du passé et un symbole de la corruption pour les autres. Luiz Inacio Lula da Silva, devenu en 2002 le premier président de gauche du Brésil, espère bien revenir à la tête du pays à l’issue de la présidentielle, dont le premier tour a lieu le 2 octobre. Alors que le duel avec le président sortant d’extrême droite Jair Bolsonaro s’annonce sans merci, nos reporters Fanny Lothaire et Louise Raulais sont allées à la rencontre de la génération qui a grandi sous Lula.
Ancien ouvrier métallurgiste puis syndicaliste, Lula a mis en place des réformes sociales pendant ses deux mandats présidentiels : bourses étudiantes, accès aux soins gratuits, logements à loyers modérés et réforme agraire. Des milliers de vies brésiliennes ont été transformées, des familles entières ont accédé à la classe moyenne et à la société de consommation grâce à lui.
Mais l’emprisonnement de Lula pour soupçons de corruption, entre avril 2018 et novembre 2019, lui a fait perdre de nombreux militants et soutiens. Des “héritiers de Lula” qui le portaient jadis aux nues ne peuvent s’empêcher, aujourd’hui, de le critiquer. Le candidat, âgé de 76 ans, est même devenu l’incarnation du diable pour certains anciens militants du Parti des Travailleurs qui sont devenus pro-Bolsonaro. D’autres sont déchirés entre l’envie de sortir à tout prix Bolsonaro du pouvoir, sans pour autant donner un chèque en blanc à celui qui a déjà effectué deux mandats.