Au moins 19 personnes ont perdu la vie vendredi dans un attentat visant un centre éducatif qui prépare des étudiants à leur examens d’entrée à l’université dans un quartier chiite de Kaboul.
L’horreur en plein cœur de la capitale afghane. Au moins 19 personnes ont été tuées dans un attentat suicide vendredi 30 septembre dans un centre éducatif de Kaboul, accueillant des étudiants, a annoncé un porte-parole de la police.
“Les étudiants se préparaient à un examen lorsqu’un kamikaze s’est fait exploser dans ce centre éducatif. Malheureusement, 19 personnes sont décédées et 27 autres ont été blessées”, a déclaré Khalid Zadran, porte-parole de la police.
Ce centre éducatif prépare des étudiants à leur examens d’entrée à l’université.
L’explosion s’est produite dans le quartier de Dasht-e-Barchi, dans l’ouest de Kaboul, une zone à prédominance musulmane chiite où vit la communauté minoritaire hazara, théâtre de certaines des attaques les plus meurtrières commises en Afghanistan.
Les équipes de sécurité sont sur place, la nature de l’attaque et les détails sur les victimes seront communiqués ultérieurement.
“Attaquer des cibles civiles prouve la cruauté inhumaine de l’ennemi et son absence de normes morales”, avait déclaré un peu plus tôt le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Abdul Nafy Takor.
Des vidéos postées sur les médias sociaux et des photos publiées par les médias locaux montrent des victimes ensanglantées transportées depuis les lieux de l’explosion.
L’ombre de l’organisation État islamique
Le 20 avril dernier, au moins six personnes avaient été tuées et 24 blessées dans deux explosions ayant frappé une école pour garçons dans ce même quartier de l’ouest de la capitale.
Dasht-e-Barchi a été lourdement frappé ces dernières années et depuis le retour au pouvoir des talibans en 2021 par plusieurs attaques revendiquées par l’EI-K, la branche régionale du groupe jihadiste État islamique, qui considère les hazaras comme hérétiques.
En mai 2021, une série d’explosions s’était également produite devant un établissement scolaire pour filles de ce même quartier, faisant 85 morts, en majorité des lycéennes, et plus de 300 blessés.
Une voiture piégée avait d’abord explosé devant l’école, puis deux autres bombes avaient suivi au moment où les élèves se précipitaient dehors. L’EI, qui avait déjà revendiqué un attentat en octobre 2020 contre un centre éducatif (24 morts) dans la même zone, est fortement soupçonné d’avoir mené cette attaque.
Des attaques de moindre ampleur, revendiquées par l’EI-K, ont encore eu lieu à Dasht-e-Barchi en novembre et décembre 2021.
Le retour au pouvoir des talibans en août 2021 a mis fin à deux décennies de guerre en Afghanistan et a entraîné une réduction significative de la violence, mais la sécurité a commencé à se détériorer au cours des derniers mois.
L’éducation est une question extrêmement sensible en Afghanistan, les talibans empêchant de nombreuses filles de reprendre l’enseignement secondaire. Le groupe État islamique s’oppose également à l’éducation des femmes et des filles.
Avec AFP