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Présentation du budget 2023 : “La France est à l’euro près”, explique Bruno Le Maire

Le gouvernement français présente lundi son budget 2023, première grande épreuve du feu pour le camp du président Emmanuel Macron, qui ne dispose plus que d’une majorité relative à l’Assemblée nationale. D’autant le projet de loi de finances pour 2023 assume des dépenses élevées pour faire face à la flambée des prix de l’énergie, comme l’explique le ministre de l’Économie Bruno Le Maire

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Le gouvernement a présenté, lundi 26 septembre, son budget pour 2023, le premier projet de loi de finances du second mandat d’Emmanuel Macron. Un examen périlleux au Parlement, où l’exécutif ne dispose que d’une majorité relative. Le texte, marqué par la flambée des prix de l’énergie, fait la part belle aux dépenses au détriment du rétablissement des finances publiques avec une prévision de déficit maintenue à 5 % du PIB pour l’an prochain.

Le projet de loi de finances s’appuie sur une prévision de croissance de 1 % pour 2023, alors que le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a mis en garde contre un ralentissement voire un risque de récession limitée.

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L’OCDE bien moins optimiste que Bercy

Dans ses prévisions dévoilées lundi, l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) table pour sa part sur 0,6 % de croissance pour la France en 2023.

“Les incertitudes n’ont jamais été aussi grandes, c’est vrai pour la France et pour toutes les nations européennes”, a déclaré le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, affirmant que “la France est à l’euro près”.

“Je veux tracer une ligne rouge”, a prévenu Bruno Le Maire. “Aucune nouvelle dépense” ne pourra être introduite au cours du débat parlementaire si elle n’est pas “financée à l’euro près”, a mis en garde le ministre.

“Protéger” les Français face à la crise énergétique

Le budget 2023 “penche encore un peu trop du côté des énergies fossiles” parce que le gouvernement a fait le choix de “protéger” les Français face à la crise énergétique, a continué le ministre de l’Économie. “Il y a beaucoup de dépenses pour la facture de gaz”, a-t-il expliqué, ajoutant que cela “ne peut que renforcer notre détermination à accélérer la transition climatique”.

L’impact économique du conflit en Ukraine s’aggravant, avec une crise énergétique durablement installée, le gouvernement consacre pas moins de 45 milliards d’euros au financement du bouclier tarifaire sur les prix du gaz et de l’électricité, dispositif prolongé au-delà du 31 décembre, qui devrait contenir la hausse des factures à 15 % début 2023.

>> À lire : Gaz, électricité : quels scénarios en France en cas de pénurie d’énergies ?

Écologie, défense et Santé

La France annonce cependant son intention de cesser dès la fin de l’année 2022 d’octroyer des garanties à l’export pour les nouveaux projets d’exploitation d’énergies fossiles, selon le texte du projet de loi de finances pour 2023, entérinant ainsi un engagement pris à la COP 26 à Glasgow.

Présentés comme une priorité du gouvernement, l’écologie, le développement et la mobilité durables bénéficient d’une hausse de crédits de 6,6 milliards à 31,4 milliards d’euros.

>> À lire aussi : “Énergies renouvelables : mauvaise élève, la France passe au rattrapage”

Le budget de la Défense augmente de 3 milliards à 43,9 milliards d’euros, celui du Travail et de l’Emploi de 6,7 milliards à 30,6 milliards d’euros. La Santé voit son budget progresser de 2,1 milliards d’euros à 3,4 milliards.

Fonction publique

Le gouvernement prévoit 10 764 postes supplémentaires de fonctionnaires pour l’État et ses opérateurs en 2023 contre seulement 294 prévus en 2022. Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer gagne 3 109 postes, celui de la Justice 2 313 postes et l’Education nationale 2 000 postes, détaille le document.

Le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin s’est par ailleurs félicité sur Twitter d’une hausse du financement alloué aux effectifs de policiers et gendarmes. 


Réfugiés et demandeurs d’asile

Le projet de budget 2023 prévoit également une hausse de 6 % de l’enveloppe “immigration, asile et intégration”. Le gouvernement promet ainsi de créer 5 900 places d’hébergement dédiés aux réfugiés et aux demandeurs d’asile dans différents centres d’accueil et d’hébergements d’urgence.

Les crédits de cette mission progressent de 113 millions d’euros par rapport à 2022 pour atteindre 2,01 milliards d’euros et doivent notamment permettre l’ouverture de 2 500 places en centres d’accueil pour demandeurs d’asile, selon les documents budgétaires de Bercy. En 2022, 900 places d’hébergement supplémentaires avaient été créées.

Dépenses en hausse

Le budget est construit sur une prévision d’inflation de 4,3 % en 2023, après 5,4 % en 2022. Bien que Bruno Le Maire ait sonné la fin du “quoi qu’il en coûte”, des aides massives aux entreprises et aux ménages durant la crise sanitaire due au COVID-19, les dépenses restent à un niveau élevé.

Le gouvernement fait également le choix de maintenir l’indexation du barème de l’impôt sur le revenu (IR) sur l’inflation, un coût de 6,2 milliards d’euros.

Conséquence : les dépenses publiques (hors charge de la dette) devraient progresser de 21,7 milliards d’euros en 2023 par rapport à cette année pour un total de 346,5 milliards d’euros. Une hausse de 6,6 % par rapport au budget 2022.

Avec Reuters et AFP

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